Sur France Inter, quelques minutes nécessaires de Pierre Desproges

Mercredi 18 avril, l’émission spéciale “Génération Desproges” réanime la verve de l’humoriste, mort il y a trente ans. Et dire qu’il détestait les commémorations…

Par Chloé Cosson

Publié le 17 avril 2018 à 18h00

Mis à jour le 08 décembre 2020 à 01h26

«Il aurait détesté que l’on fasse de lui un maître à penser », assure sa fille Perrine. Pince-sans-rire magistral et caustique, Pierre Desproges — emporté en 1988 par un cancer des poumons — semble devenu une figure incontestable de l’humour français. Cet éternel insubordonné malmenait les électeurs de gauche comme de droite, les racistes comme les antiracistes, les antisémites comme les juifs. « Commencer le métier sans avoir consommé ses sketchs, c’est comme devenir poète sans avoir lu Rimbaud », affirme l’humoriste d’Inter Alex Vizorek.

Sa célèbre formule « on peut rire de tout, mais pas avec n’importe qui » continue d’habiter les esprits. En marquant ce mercredi le trentenaire de sa mort, Inter se livre à un exercice périlleux. « Mon père détestait les hommages et les commémorations », poursuit Perrine Desproges. Comment, dès lors, orchestrer une soirée consacrée au trublion virtuose sans trahir sa mémoire ? Antoine de Caunes, en maître de cérémonie, promet « quelque chose de très joyeux : on ne pleure pas sa mort, on célèbre la fin de sa maladie ! »

Chansons, textes inédits...

Pour ouvrir le bal, Christine Gonzalez, chroniqueuse de Par Jupiter !, fera revivre ce grand timide délibérément misanthrope, lors d’une interview posthume. Pour cet « athée mystique », il semble qu’il n’y eut de sacré que les mots. La soirée mettra ainsi à l’honneur le précieux patrimoine écrit laissé par Pierre Desproges. Parfois désigné comme l’un de ses héritiers dans sa manière de tourner l’actualité en dérision, Pablo Mira, autre chroniqueur d’Inter, en lira quelques extraits. Place ensuite au chant : Camelia Jordana, Arthur Teboul (de Feu ! Chatterton) et Philippe Katerine, entre autres, interpréteront des textes inédits.

Le clou du spectacle sera une résurrection par Alex Vizorek, Guillaume Meurice et Charline Vanhoenacker du Tribunal des flagrants délires, émission satirique culte diffusée sur la chaîne de 1980 à 1983. Desproges y incarnait un éloquent procureur de la République, aux côtés de ses « coreligionnaires en subversion radiophonique », Luis Rego et Claude Villers. Pour ce grand retour, la station révèle seulement que sera placé cette fois sur le banc des accusés… un certain Pierre D.

A écouter

Génération Desproges, mercredi 18 avril, 20.00, France Inter | Réalisation : Ghislain Fontana. Environ 2h.

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