Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Au Pakistan, la typhoïde résiste aux antibiotiques

Au moins 900 habitants ont été contaminés par une nouvelle souche au cours des six derniers mois.

Par  (New Delhi, correspondant régional)

Publié le 17 avril 2018 à 11h19, modifié le 17 avril 2018 à 11h19

Temps de Lecture 3 min.

Article réservé aux abonnés

Un nourrisson reçoit des soins pour un probable cas de fièvre typhoïde résistante aux antibiotiques, en février, à Hyderabad, au Pakistan.

L’apparition d’un nouveau type de fièvre typhoïde, « considérablement résistante » aux antibiotiques, menace le Pakistan. Le seul traitement par voie orale capable de traiter cette maladie potentiellement mortelle est l’azithromycine, très cher, dans un pays où le tiers de la population vit sous le seuil de pauvreté.

Au moins 900 Pakistanais ont été contaminés par cette souche au cours des dix derniers mois. Leur nombre pourrait être en réalité beaucoup plus élevé, car beaucoup de patients n’ont pas les moyens de s’offrir des bilans sanguins, et dans les régions reculées, les laboratoires de microbiologie n’ont pas les équipements nécessaires ou le personnel formé pour établir le bon diagnostic.

« La fièvre typhoïde est l’une des nombreuses maladies qui développent une résistance aux antibiotiques au Pakistan, alors que notre médecine moderne dépend d’eux, s’inquiète Rumina Hasan, professeure au département de pathologie et de médecine de laboratoire à l’université Aga Khan de Karachi. Nous nous rapprochons d’une catastrophe en matière de santé publique. » Identifiée pour la première fois à Hyderabad à la fin 2016, dans le sud du Pakistan, la maladie s’est ensuite répandue au reste du pays. Un cas a également été recensé au Royaume-Uni.

Cette typhoïde « considérablement résistante » a été découverte par des chercheurs du Centre Sanger britannique et de l’université Aga Khan. Selon eux, la souche Salmonella typhi H58, responsable de la résistance aux antibiotiques, est apparue à cause d’une appropriation du matériel génétique d’une autre bactérie, celle-ci pouvant être l’Escherichia coli. « Ce transfert de matériel génétique peut se produire dans la flore intestinale ou, dans le cas du Pakistan, lorsque le réseau de distribution d’eau est contaminé par les eaux usées », explique Rumina Hasan. La fièvre typhoïde se transmet généralement par l’absorption d’eau ou d’aliments contaminés. Même après la disparition des symptômes comme la fièvre, la fatigue ou les nausées, les patients continuent à porter la bactérie responsable de la maladie et la transmettre par voie fécale.

Efficacité possible des vieux médicaments

La surprescription, la surconsommation de médicaments ou les mauvais diagnostics favorisent également la résistance aux antibiotiques. « Les diagnostics n’étant pas toujours fiables, les médecins ont tendance à prescrire trop de médicaments pour couvrir toute infection possible, et parfois les patients ne vont pas jusqu’au bout du traitement », témoigne Rumina Hasan. La résistance aux antibiotiques peut aussi se développer avec l’alimentation, lorsqu’ils sont utilisés de façon excessive dans les élevages d’animaux, ou avec la consommation d’eau contaminée par les rejets des industries pharmaceutiques. Au cours des trois dernières décennies, la fièvre typhoïde n’a cessé de développer une résistance à un nombre croissant d’antibiotiques. Un phénomène qui touche surtout les pays en développement.

Il vous reste 46.46% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.