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Un médecin agressé en Vaucluse témoigne : "J'ai eu peur"

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Un seul médecin a accepté de témoigner sur 34 agressions recensées en Vaucluse en 2017. Menaces, insultes, dégâts dans la salle d'attente ou le cabinet, le nombre d'agressions augmente. Certains médecins changent d'activité quand les patients perdent patience.

34 agressions recensées par l'ordre des médecins en Vaucluse en 2017
34 agressions recensées par l'ordre des médecins en Vaucluse en 2017 © Maxppp - illustration

Un seul médecin a accepté de témoigner.  L'ordre des médecins de Vaucluse a compté trente quatre agressions en 2017. Essentiellement des insultes, des menaces mais aussi des salles d'attente dévastées, des portes cassées parce que le médecin est en retard ou qu'il refuse de prendre un nouveau patient. Les agresseurs sont souvent des patients... impatients. C'est une conséquence de la sous-médicalisation, c'est à dire le manque de médecins. 

Une patiente n'accepte pas un retard de 20 mn : son compagnon éclate la porte vitrée du cabinet

Le médecin que France Bleu Vaucluse a rencontré reconnait sa frayeur lorsqu'un homme a surgi dans la salle d'examen "pour se pencher sur le bureau et menacer de frapper. Ca fait peur." L'ordre des médecins de Vaucluse explique que ce sont principalement les généralistes qui sont visés, souvent par leurs patients. 

Mais Nicole Sergent ajoute que les ophtalmologues ou les radiologues sont aussi ciblés car leurs temps d'attente sont importants. Nicole Sergent note que ces agressions ont des conséquences : après une agression des médecins changent d'activité, partent plus tôt à la retraite ou trouvent un emploi salarié. Ces agressions dissuadent aussi les jeunes médecins de s'installer seul. L'ordre des médecins de Vaucluse constate qu'aucun secteur urbain ou rural n'est épargné par cette violence.

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L'ordre des médecins travaille en relation avec les gendarmes et les policiers pour apprendre les bons gestes aux médecins: ne rien laisser traîner sur le bureau qui puisse se transformer en arme, appeler à l'aide les autres malades de la salle d'attente, organiser le cabinet médical pour sortir facilement en cas de menace. L'ordre des médecins explique que ces agressions sont des traumatisme pour les médecins qui n'y sont pas préparés :"les médecins sont surbookés; la salle d'attente est pleine, les médecins parfois au bord du burn-out: ils peuvent être irritable. Ce n'est pas de leur faute mais ils n'ont pas les bonnes réactions par manque de temps et d'énergie".

Fin des visites à la nuit tombée après une agression

le médecin agressé confie qu'il est "rassuré par l'installation de caméra mais des consœurs arrêtent avant la nuit". Ce médecin expérimenté ne se déplace plus la nuit dans "les quartiers chauds de la ville après des agressions avec menace pour lesquelles je n'ai pas porté plainte". Il insiste sur le manque de médecin qui provoque cette tension: "on est sous médicalisé, on n'arrive plus à suivre; les départs ne sont pas remplacés, les patients ne trouvent pas de médecins. et deviennent agressifs. Le numerus clausus, on en parle? Ca a des retombés sur le manque de médecins. L'agression est en bout de chaîne. Les gens en ont marre: on vous soigne pas, les hôpitaux sont engorgés. il faut attendre six mois à un an pour un rendez-vous"

Depuis le début de l'année 2018, quatre médecins ont été agressés. 

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