Remaniement : il faut garder Arnaud Montebourg
Arnaud Montebourg est sans aucun doute le meilleur défenseur des usines que la France ait connu sur les dernières mandatures. A l’heure où l’on parle de remaniement, une chose est certaine, il faut garder le soldat Montebourg à son poste… et lui confier plus de divisions.
Mis à jour
18 mars 2014
Trente ans que la France n’avait pas eu un vrai ministre de l’Industrie ! Trente ans qu’elle attendait un vrai défenseur de l’entreprise ! Et il aura fallu attendre un gouvernement de gauche pour voir enfin ce jour arriver. Arnaud Montebourg est sans aucun doute le meilleur défenseur des usines que la France ait connu sur les dernières mandatures. Et, de fait, il apparaît comme l’un des meilleurs ministres du gouvernement. Le seul qui fait front, qui se bat, qui "mouille le maillot" et tente de jouer les médiateurs sur un sujet loin d’être gagné d’avance : la réindustrialisation de la France.
Ce ministère était pourtant un piège. Un temps (les premiers mois) on a cru qu’Arnaud Montebourg allait se laisser emporter par la litanie des plans sociaux. Se battre, tel Don Quichotte, contre les usines qui ferment sans se soucier de construire l’avenir. Et puis, il a changé de ton et lancé ses équipes dans un travail prospectif qui a donné naissance aux 34 plans de la Nouvelle France industrielle. Cette initiative le positionne ainsi comme LE détenteur du maroquin de l’innovation au sein de l’exécutif.
Juger sur les faits et sur son engagement
Dans le même temps, l’homme qui a le verbe haut a séduit les patrons. Ceux qui l’avaient tancé naguère, le congratulent aujourd’hui. À l’image du président de Sanofi, Chris Viehbacher, qui saluait, en fin d’année dernière, le ministre comme un champion de l’industrie. Un an presque jour pour jour après avoir subi ses foudres… "Il croit profondément au made in France, et je pense qu’il faut y voir un avantage", assurait sereinement le patron du premier laboratoire pharmaceutique français.
Après tout, c’est bien de cela qu’il s’agit. Que l’on aime ou pas le personnage (souvent théâtral), que l’on apprécie ou pas ses envolées verbales, il faut le juger sur les faits et sur son engagement. Sur le premier point, ce n’est pas encore ça, mais on progresse. Sur le second, depuis le début, on sent qu’il aime l’industrie ainsi que les femmes et les hommes qui la font. Selon certains observateurs avertis, un tel ministre, on n’en avait pas vu depuis Pompidou. Alors, à l’heure où l’on parle de remaniement, une chose est certaine, il faut garder le soldat Montebourg à son poste… et lui confier plus de divisions. Sur le numérique, l’innovation, et tous ces sujets porteurs pour l’avenir de notre industrie.
Thibaut De Jaegher