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Le « bain de forêt » comme thérapie

La sylvothérapie, venue du Japon, est une médecine préventive qui prescrit balades dans les bois, câlins d’arbres et goûter d’écorce. Le but ? Eveiller ses sens et reprendre contact avec son moi profond.

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Publié le 22 avril 2018 à 06h42, modifié le 22 avril 2018 à 06h42

Temps de Lecture 2 min.

La sylvothérapie est reconnue depuis 1982 comme une médecine préventive au Japon.

Pas besoin d’avoir le pied marin pour faire un « bain de forêt ». La sylvothérapie, nommée shinrin-yoku au Japon, est reconnue depuis 1982 comme une médecine préventive dans ce pays, où il existe une soixantaine de sites où la pratiquer. En France, on lui préfère la balnéothérapie et la thalassothérapie.

Le docteur Qing Li, qui vient de publier Shinrin Yoku, l’art et la science du bain de forêt (First, 320 p., 17,95 €), fait état de ses recherches scientifiques, effectuées entre 2004 et 2012 : outre un système immunitaire renforcé pour les « baigneurs » qui font le plein de phytoncides, molécules rejetées par les arbres, il a constaté une réduction de la pression artérielle, une baisse du taux de glycémie, une amélioration de la concentration et de la mémoire, mais aussi de la santé cardio-vasculaire et métabolique. « Vous allez marcher lentement sans aucun but pendant deux heures. (…) Laissez-vous guider par votre corps. Ecoutez où il souhaite vous emmener, écrit le médecin immunologiste Qing Li. Peu importe si vous n’arrivez nulle part. Vous n’allez nulle part. »

Choisir un arbre, le saluer…

Conscients de ces sylvestres atouts psychophysiques sur l’homme, une poignée de naturopathes, sylvothérapeutes, ou thérapeutes des bois, dispensent en France l’art de se ressourcer au contact des arbres. « Je ne vais pas vous apprendre à vous promener. Tout le monde sait le faire. L’idée n’est plus d’entrer dans une forêt, mais de laisser la forêt entrer en vous », avance Jean-Marie Defossez, auteur de Sylvothérapie, le pouvoir bienfaisant des arbres (Jouvence, 144 p., 15,90 €). « Je ne suis pas sylvothérapeute, c’est la forêt qui est thérapeutique, insiste ce docteur en biologie animale, fondateur de l’Ecole buissonnière de sylvothérapie en 2013. Il n’y a aucun délire de l’esprit dans cette approche, ni ésotérique ni magique. La “sylvique attitude” est un apprentissage, une philosophie de vie… »

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La naturopathe Laurence Monce, auteure de Ces arbres qui nous veulent du bien (Dunod, 240 p., 16,90 €), distingue deux types de « bains » : l’un tonifiant, de préférence dans des forêts de conifères ; l’autre relaxant, au contact de feuillus (bouleau, peuplier, tremble). Jean-Marie Defossez comme Laurence Monce ou encore Eric Brisbare (Un bain de forêt, Marabout, 224 p. 15,90 €) invitent leurs stagiaires à faire corps avec les arbres pour se ressourcer : choisir un arbre, le saluer, accoler son buste et ses jambes à son tronc, l’explorer et le caresser, le regarder au plus près, écouter le bruit de l’écorce au passage de sa main, le respirer et même le goûter.

« Oui, j’ai enlacé ces arbres avec tendresse et j’ai imaginé qu’ils me prenaient à leur tour dans leurs bras » Claude Faber, écrivain

« Les arbres ne sont pas des distributeurs de sensations pour autant. Celui qui ne voit qu’un arbre ne rencontrera qu’un tronc et des branches. Mais vous pouvez aussi renouer et prendre soin de l’être enraciné en chacun de nous », explique Jean-Marie Defossez. « Soyons clairs, les arbres ne me parlent pas, et je n’entends pas de voix d’arbres, prévient l’écrivain Claude Faber, stagiaire en sylvothérapie à l’automne dernier en forêt de Fontainebleau. C’est une réelle opportunité d’éveiller véritablement ses sens. Pendant ces deux jours, je me suis détaché du superflu, je me suis recueilli et apaisé au contact des arbres. Ils ont une énergie indéniable. J’ai posé mes mains sur eux et j’ai ressenti un contact émouvant. Oui, j’ai enlacé ces arbres avec tendresse et j’ai imaginé qu’ils me prenaient à leur tour dans leurs bras. » Pour Jean-Marie Defossez, « même si les arbres n’agissent que par l’effet placebo, la démarche mérite largement un petit détour en forêt ». « Et n’oubliez pas… d’oublier votre téléphone portable », conclut-il.

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