Inquiétant état des lieux sur l’intégration des migrants

A Paris, des distributions de repas pour les migrants sont organisée par les ONG. EPA-EFE/ETIENNE LAURENT

Les programmes d’intégration des migrants souffrent du manque de coopération entre autorités locales et nationales, pointe un rapport conjoint de la Commission et de l’OCDE.   Un article de notre partenaire, Euroefe.

Le 18 avril, la Commission européenne a publié un rapport recensant les principaux obstacles à l’intégration des migrants. Le rapport, basé sur des enquêtes menées dans 72 villes, reprend des exemples de bonnes pratiques de villes telles qu’Amsterdam, Athènes, Berlin, Paris ou Rome, qui accueillent de nombreux migrants.

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Près de 90 % des personnes interrogées ont fait état d’un « manque de coordination avec le gouvernement national » dans les politiques d’intégration et mettent en garde contre « les problèmes structurels » en matière d’accès aux services publics et au logement. De plus, de nombreuses villes ne disposeraient pas d’assez d’infrastructures d’accueil d’urgence.

Le rapport souligne la nécessité d’assurer un meilleur suivi des politiques d’intégration et conclut que le meilleur moyen d’y parvenir est de collaborer avec des ONG, des partenaires privés et les migrants eux-mêmes.

L’accueil de migrants serait positif pour les économies nationales. « Il est prouvé que la présence de communautés de migrants peut avoir un effet positif, notamment dans les quartiers défavorisés », car elle stimule la demande des commerces locaux et diversifie les activités culturelles, indique le rapport.

Le rapport met en avant 12 points clés auxquels pourront se référer les décideurs politiques à l’échelle locale, régionale ou nationale au moment de « concevoir et mettre en œuvre leurs programmes d’intégration locale ». Par exemple, le rapport décrit comment améliorer l’efficacité des programmes d’intégration, assurer l’accès des migrants aux ressources financières, adapter leurs compétences aux opportunités économiques et d’emploi et mettre en place un système éducatif qui s’attaque à la ségrégation.

En 2016, plus de cinq millions de personnes ont migré de manière permanente dans les pays de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE).

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« Responsabilité partagée »

Juan Ignacio Zoido, le ministre espagnol de l’Intérieur, estime que la réforme du régime d’asile européen commun doit inclure « une responsabilité partagée » dans la répartition des « migrants en situation irrégulière », partant du principe de solidarité, et appelle à une solution « globale » au problème.

« Ce ne serait pas juste qu’en fonction de notre localisation géographique, nous ayons à subir une pression beaucoup plus forte que d’autres pays », a déclaré Juan Ignacio Zoido aux journalistes lors de sa visite à Athènes le 18 avril.

Le ministre espagnol a rencontré dans la capitale grecque le ministre grec de la Défense, Dimitris Vitsas, et le ministre grec de l’Ordre public et de la Protection des Citoyens, Nikos Toskas, avec qui il a discuté des questions d’immigration et de lutte contre le terrorisme djihadiste, ainsi que de la coopération dans le domaine de la protection civile.

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Juan Ignacio Zoido a signalé que ses homologues grecs et lui-même étaient d’accord sur le fait qu’il fallait parvenir à une « solution globale » à la migration, afin qu’elle soit « régulière et organisée ».

« Nous sommes d’avis qu’il est nécessaire de collaborer avec les pays tiers d’où viennent les migrants irréguliers et de transit », a-t-il déclaré. « Nous avons convenu que tous les pays du Sud – Espagne, Grèce, Italie, Malte et Chypre – doivent mettre en œuvre une politique commune afin de partager la pression migratoire. »

Les ministres grecs ont remercié l’Espagne pour sa volonté d’accueillir un millier de réfugiés, dont les procédures de transfert devraient « bientôt » commencer.

Nikos Toskas, le ministre de l’Ordre public et de la Protection des citoyens, souhaite également une coopération intergouvernementale dans le domaine de la lutte contre le terrorisme, étant donné « l’expérience importante des forces de l’ordre espagnoles », ainsi qu’un échange sur la formation des pompiers pour « tirer parti de l’expérience, des capacités et des systèmes d’information » présents en Espagne.

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