C’est la première fois que des lacs sous-glaciaires sont repérés au Canada et leurs propriétés semblent uniques au monde. “Ils pourraient former un écosystème pouvant abriter une vie microbienne”, a confié au quotidien Globe and Mail Anja Rutishauser.

Cette étudiante en doctorat à l’université de l’Alberta a été la première à localiser les deux lacs à l’aide de relevés radar à travers la glace, analysés par une équipe internationale. Cette découverte a été rapportée le 11 avril dans la revue scientifique américaine Science Advances. Des calculs suggèrent par ailleurs que la température de ces lacs – qui mesurent cinq et huit kilomètres de long – est d’environ – 10,5 °C. Seule une eau extrêmement saumâtre peut rester liquide à une telle température.

Comprendre les possibilités et les limites de la vie

L’étude de ces étendues sous-glaciaires “pourrait nous aider à mieux comprendre les possibilités et limites de la vie dans des environnements aussi extrêmes sur Terre et au-delà de la Terre”, ajoute la jeune chercheuse.

Pour atteindre ces lacs situés à plus de 500 mètres de profondeur, le géologue américain Mark Skidmore, de l’université du Montana, qui a participé à l’étude, suggère de percer la glace en utilisant une solution hautement saline comme fluide de forage. Cela permettrait que le trou de forage ne gèle pas pendant la perforation. “Des mesures devront être prises pour éviter de contaminer les lacs avec des bactéries provenant de la surface”, prévient le chercheur dans The Globe and Mail.

En attendant, une équipe scientifique se rendra sur l’île de Devon en mai pour effectuer de nouveaux relevés radar.