Bois-d'Arcy : la prison lui rend son arme factice, il retourne braquer

INFO LE POINT. L'administration pénitentiaire a restitué son pistolet factice à un braqueur de 45 ans à sa sortie de détention. Il a aussitôt récidivé.

Par et François Perrin

Alexandre C. sera jugé le 19 mai prochain au tribunal de grande instance de Versailles selon la procédure de comparution immédiate.

Alexandre C. sera jugé le 19 mai prochain au tribunal de grande instance de Versailles selon la procédure de comparution immédiate.

© KENZO TRIBOUILLARD / AFP

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Les policiers de la sûreté départementale des Yvelines ont d'abord cru à un gros mensonge. Avant de devoir se résoudre à admettre que le récit qui leur était livré, aussi improbable soit-il, correspondait bien à la réalité.

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Un homme de 45 ans, très connu des services de police pour avoir été impliqué dans plus d'une vingtaine de braquages commis entre 1993 et 2017, a été interpellé à Marseille (Bouches-du-Rhône), le 28 mars dernier, alors qu'il faisait l'objet d'un mandat de recherche pour de nouveaux vols à main armée commis à Versailles (Yvelines).

Semi-liberté

Au cours de sa garde à vue, Alexandre C. a reconnu les faits reprochés, avant de détailler son mode opératoire. « Cet homme a été placé sous le régime de la semi-liberté au printemps 2017 alors qu'il finissait de purger une peine de prison à la maison d'arrêt de Versailles, confie une source proche de l'affaire. Ce régime particulier lui permettait de sortir de prison tous les matins avant de réintégrer sa cellule en fin de journée. Mais, au lieu de mettre à profit ce temps de liberté pour se réinsérer, il a récidivé. »

Alexandre C. a ainsi reconnu avoir braqué une pharmacie, le 6 mai 2017, avec une arme de poing factice à Versailles juste avant de regagner la prison. Mais l'homme, décrit comme un toxicomane, ne s'est pas débarrassé de son pistolet et de son butin n'importe où. Il assure avoir tout simplement déposé son arme et l'argent volé dans un casier indi viduel de la maison d'arrêt de Versailles, réservé aux détenus soumis au régime de semi-liberté et ne faisant l'objet d'aucun contrôle de l'administration pénitentiaire...

Multirécidiviste

L'affaire de ce braqueur devient encore plus invraisemblable après son interpellation, le 23 mai 2017, après un vol à l'étalage du côté de Guyancourt (Yvelines). « À ce moment-là, il a été mis fin au régime de semi-liberté dont il bénéficiait et il a été incarcéré à la maison d'arrêt de Bois-d'Arcy, poursuit la même source. Il a été finalement libéré au mois de février dernier et, là encore, il s'est passé quelque chose d'assez incompréhensible. » Au moment de son interpellation, en mai 2017, Alexandre C. portait sur lui son arme factice. Ce pistolet lui a, ensuite, été restitué au moment de sa sortie de la prison de Bois-d'Arcy, le 17 février dernier...

Le multirécidiviste n'a pas manqué de profiter de cette aubaine et a aussitôt recommencé à braquer. Le 20 février, au sein d'un magasin de l'enseigne Picard, puis dans une pharmacie, trois jours plus tard. Toujours à Versailles. « Et ça, ce ne sont que les faits que nous avons pu lui imputer, confie un haut fonctionnaire. On ne serait pas surpris de découvrir d'autres vols commis alors qu'il était en semi-liberté ou après sa libération au mois de février. »

Comparution immédiate

Après les aveux d'Alexandre C., les enquêteurs de la SD des Yvelines ont aussitôt procédé à diverses vérifications qui leur ont permis de constater que le braqueur disait vrai. « Son arme factice lui a bien été remise à sa sortie de Bois-d'Arcy, ajoute la même source. Et des casiers individuels sont bien mis à la disposition des personnes bénéficiant du régime de semi-liberté à la prison de Versailles afin de leur permettre de déposer leurs effets personnels avant de regagner leur cellule pour y passer la nuit. Ces casiers ne font l'objet d'aucune vérification. »

Cette affaire devrait trouver son épilogue le 19 mai prochain au tribunal de grande instance de Versailles, où Alexandre C. sera jugé selon la procédure de comparution immédiate.

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Commentaires (54)

  • Gremelli

    Parlons en ! Lorsqu'il s'agit de détruire la carrière d'un policier qui avait émis TOUT HAUT (A mort le flic Riposte laïque avec préface de maître Frédéric Pichon) ce que tout le monde pense tout bas vu que nous sommes dans une dictature et que surtout il ne faut pas dire la vérité, là cette justice aux ordres est implacable ! Mais notre justice est encore sublime pour protéger les criminels. Mais les victimes sont souvent oubliées et c'est la raison pour laquelle il ne faut pas résister lorsque qu'un criminel s'introduit chez vous afin de vous créer le plus de mal possible ! Non ! Sinon ce sera vous que la justice écrasera de tout son poids ! Ce n'est pas exactement ce que j'avais appris de mon bon vieil instituteur républicain ! Mais c'était il y a longtemps !

  • corocouco

    La bêtise n'a pas de limite...

  • Arthur Gardine

    Chaque jour nous prenons connaissance d'informations de plus en plus surréalistes.
    Ainsi dans cette prison personne n'a pensé à cette possibilité. J'ai l'impression que la France vient de toucher le fond de la piscine. Quand va-t-elle donner un coup de pied sur le carrelage pour revenir vers la surface, ce qu'une majorité de Français attend ?