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Deux Sud-Africaines récompensées pour avoir mis fin au projet nucélaire de Zuma et Poutine

Deux Sud-Africaines récompensées pour avoir mis fin au projet nucélaire de Zuma et Poutine

Afrique du Sud

À deux, Makoma Lekalakala et Liz McDaid, ces femmes originaires de l’Afrique du Sud ont réussi à faire échouer les projets nucléaires de deux hommes des plus puissants au monde : Jacob Zuma et Vladimir Poutine. Elles ont été récompensées du prix Goldman pour l’environnement.

Le défi paraissait énorme. Pourtant, Makoma Lekalakala et Liz McDaid y ont cru et s’y sont dévouées. Au bout de cinq années de lutte acharnée devant les tribunaux, elles ont obtenu de la justice sud-africaine l’annulation du projet de l’Afrique du Sud d’acheter jusqu‘à 10 centrales nucléaires à la Russie pour un coût estimé à 1 trillion de rand (76 milliards de dollars).

Ce week-end, ces deux femmes ont été récompensées du prestigieux prix Goldman pour l’environnement. Pourtant, rien ne prédisait d’une telle décision en leur faveur devant la justice d’autant que Makoma Lekalakala et Liz McDaid ont été les seules signataires d’une contestation judiciaire contre ce projet nucléaire.

Sans compter le fait qu’elles devaient affronter le président sud-africain d’alors Jacob Zuma, la compagnie d‘électricité Eskom et aussi les intérêts russes. Malgré tous les risques que cela comportait, elles n’ont pas hésité à signer tous les documents légaux.

“Nous recevons ce prix [Goldman] parce que nous nous sommes vraiment sacrifiées en nous exposant. D’autres étaient effrayés. Mais nous avons traversé tellement de choses, que nous étions prêtes à prendre le risque”, raconte Lekalakala, activiste anti-apartheid comme sa collègue McDaid.

“Les gouvernements partout dans le monde aiment donner l’impression que les citoyens n’ont aucun pouvoir. Ce n’est pas vrai. Nous avons des freins et des contrepoids et nous devons les utiliser”, rétorque McDaid, qui travaille pour l’Institut pour l’environnement des communautés confessionnelles d’Afrique australe.

Toutes les deux ont commencé à travailler ensemble en 2009 à Earthlife, un groupe conçu pour encourager les femmes à s’impliquer davantage dans l‘élaboration des politiques énergétiques et climatiques.

Une épine pour Jacob Zuma

Début des années 2000, les deux femmes apprennent par l’intermédiaire du groupe russe EcoDefence l’existence d’un accord nucléaire entre les gouvernements sud-africain et russe. Pourtant, la partie sud-africaine n’a pas informé le Parlement sur ce projet encore moins des différentes ramifications. À l’inverse, son partenaire commercial russe, Rosatom, s’empresse de publier l’information sur son site. Une note rapidement retirée du site, mais pas avant que Earthlife ait fait une copie qu’ils ont utilisée pour rallier les groupes écologistes, religieux, des avocats et des médias.

Finalement, l’affaire éclate au grand jour. D’aucuns pensent qu’elle fait partie des dossiers qui ont fait couler le président Jacob Zuma, remplacé par son vice-président Cyril Ramaphosa en février. L’ancien chef d’Etat aurait renvoyé deux ministres des Finances en partie parce qu’ils ne voulaient pas approuver le coût de 76 milliards de dollars que coûterait le projet.

À présent, le nouveau gouvernement semble avoir changé de direction sur son programme nucléaire avec le retour aux affaires du très respecté Nhlanhla Nene, au ministère des Finances. La priorité est désormais à l‘énergie solaire et éolienne, a récemment souligné le ministre de l‘Énergie Jeff Radebe.

Néanmoins, les lauréates du prix Goldman s’inquiètent d’un rétropédalage. “La société civile peut revendiquer un certain crédit pour s‘être assuré que le gouvernement ne s’engage pas dans une voie nucléaire qui aurait entraîné la faillite du pays”, a déclaré Lekalakala. “Nous utiliserons le prix Goldman pour poursuivre notre lutte et construire une nouvelle génération de militants”, a-t-elle martelé.

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