En Iran, une vidéo de trois minutes montrant une altercation très violente, entre la police des mœurs – qui veille au bon respect des codes vestimentaires – et une jeune Iranienne, continue à émouvoir les habitants du pays. Dans cette vidéo, publiée le jeudi 19 avril, une fille dont la tresse de cheveux dépasse du foulard est violemment prise à partie par les policières, cherchant à l’embarquer dans leur voiture. Depuis la publication de ces images, certains politiques iraniens ont regretté “la violence” de la police, sans vraiment remettre en question le principe d’une telle surveillance. Le ministère de l’Intérieur a annoncé l’ouverture d’une enquête.

Dans la République islamique d’Iran, les femmes sont tenues de couvrir tout leur corps, sauf le visage et les mains, mais en pratique, même si la police des mœurs continue à patrouiller dans les villes et à arrêter les “mal voilées”, ces règles ne sont plus appliquées de manière stricte.

“Tout est clair, il est temps d’agir monsieur le président !”

Dans son édito du 21 avril, le rédacteur en chef du quotidien Aftab-é Yazd, Alireza Karimi, rappelle au président modéré Hassan Rohani l’une de ses promesses électorales, c’est-à-dire sa charte des droits de l’homme. “Les articles de cette charte ne cessent d’évoquer la dignité humaine et la nécessité de la préserver, écrit le chroniqueur. Mais comment est-elle appliquée ? J’ai deux fois voté et fais campagne pour le président Rohani et je voudrais aujourd’hui lui rappeler sa promesse électorale et lui réclamer mes droits citoyens.”

Et d’ajouter :

“Le ministère de l’Intérieur est légalement responsable de la police et doit la surveiller. En faisant appliquer cela, Hassan Rohani peut réveiller de l’espoir, car, dans d’autres domaines, ses promesses ne se réalisent guère et ses acquis disparaissent les uns après les autres.”

Le chroniqueur rappelle également que “limoger la principale responsable de l’incident (impliquant la police des mœurs) est [la] demande la plus légitime à réclamer à Hassan Rohani”. Pour le journaliste, il n’est pas nécessaire de “mener une enquête” sur cette affaire puisque, s’exclame-t-il : “Tout est très clair et il est temps d’agir, monsieur le président !”