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L’impensable calvaire de l’ex-Toulonnais James O’Connor

James O’Connor face aux Clermontois Fritz Lee et Rémi Lamerat, le 4 juin 2017 au Stade de France en finale du Top 14 Panoramic

L’Australien, qui a porté le maillot du RCT de 2015 à 2017, a posté un message bouleversant où il confie s’être administré lui-même, pendant deux saisons, des piqûres pour jouer blessé et repousser la douleur.

Un long message sur son compte Instagram. Pour se libérer. Avouer enfin l’effrayante vérité. L’ailier ou arrière australien (27 ans, 44 sélections) est allé, pendant près de deux ans, au bout de la souffrance. Avant de se résigner et, enfin, de se faire opérer de cette cheville qui l’a tant fait souffrir. Un récit glaçant. Inquiétant. Qui pose à nouveau la question de la santé des rugbymen.

Ça commence durant l’été 2016. «Troisième jour de la préparation de pré-saison, relate James O’Connor. Je me blesse à la cheville. Depuis, je me bats pour jouer.» Le décor est planté. Le joueur souffre de la cheville gauche mais ne veut pas se résigner à l’opération. Alors, pour continuer à jouer, il va au bout de sa démarche. Insensée. ! «A l'époque, je savais que ce n'était pas dans mon intérêt, mais j'étais tellement déterminé à jouer et à remporter une finale avec Toulon que j'ai ignoré tous les signes.» Pour tenir sa place, il réduit les entraînements et s’injecte lui-même des produits pour lutter contre la douleur.

«Je suis arrivé à un point où je ne m’entraînais plus qu'une fois par semaine et que je m'injectais un anesthésique local juste pour être en mesure de tenir ma place sur le terrain», confie l’Australien. En juin 2017, Toulon échoue en finale, battu par Clermont. La fin du calvaire. Non car James O’Connor a signé pour le club anglais de Sale, les Sharks. «Après la première séance d'entraînement, je savais que ma cheville n'avait pas guéri mais encore une fois, j'ai ignoré les signes parce que je voulais avoir un impact dans mon nouveau club. J'ai masqué la douleur par divers moyens et je me suis mis au boulot. J'ai fait tout ce que je pouvais pour entrer sur le terrain pour jouer ... Trois matches, deux semaines de repos, les injections de cortisone et de PRP(platelet-rich plasma, une thérapie traitant l'inflammation musculaire et articulaire ainsi que la douleur, ndlr) sont devenues ma routine.»

Je ne peux dire à quel point je suis excité de simplement prendre le temps de récupérer correctement, de guérir correctement...

James O'Connor

James O’Connor prend soin de préciser que cette décision était la sienne. «Cette pression n'est en aucun cas venue du club. Je pensais que je pourrais combattre ma blessure par la force et je ne me suis jamais permis de m'arrêter, de guérir correctement.» Une fuite en avant probablement à l’origine de son dérapage. Dans la nuit du 24 au 25 février 2017, en compagnie du néo-zélandais Ali Williams, il est interpellé par la brigade anti-criminalité en possession de deux grammes de cocaïne, avenue de la Grande-Armée à Paris à proximité d'une boîte de nuit de l'ouest parisien. Poursuivi pour "usage de stupéfiants", il sera mis à pied un mois par le RC Toulon.

Deux ans de calvaire donc. Et une libération depuis qu’il a pris la décision de se faire opérer. «J'ai commencé à lâcher prise et à me reconnecter avec mon vraipouvoir», écrit James O’Connor pour accompagner la photo de sa cheville bandée. «J'ai récemment subi une intervention chirurgicale pour nettoyer la cheville. Je vais en subir une autre dans deux semaines pour remédier certaines complications découlant directement du travail de reconstruction que j'avais effectué l'an dernier…»

Et de confier sa confiance en l’avenir. «Avec le club, nous avons pris cette fois les bonnes décisions. Avec mon chirurgien, nous avons mis en place un programme de réadaptation pour que je revienne la saison prochaine plus fort, sans douleur. Cela semble drôle mais je ne peux exprimer à quel point je suis excité de simplement prendre ce temps, de récupérer correctement, de guérir correctement et de recommencer à jouer avec toute mes forces.»

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