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SNCF: la fin de non-recevoir du premier ministre aux grévistes

Le premier ministre Édouard Philippe. CHARLY TRIBALLEAU/AFP

Dans un courrier adressé aux quatre syndicats de la SNCF engagés dans un mouvement de grève, Édouard Philippe évoque la nécessité du dialogue social. Mais pas question de ralentir le rythme de la réforme ou d'en atténuer la portée.

C'est une fin de non-recevoir que le premier ministre vient d'adresser par courrier aux quatre organisations (CGT, Unsa, SUD, CFDT) réunies en intersyndicale et à l'origine de la grève à la SNCF. Pas question de désavouer la ministre des Transports, Élisabeth Borne, leur interlocutrice dans le cadre des réunions de concertations programmées jusqu'à la fin avril. La semaine dernière en effet, les syndicats avaient annoncé leur intention de ne plus assister aux dernières réunions après deux annonces inattendues qu'ils ont qualifiées de «provocation»: d'une part, la décision de filialiser Fret SNCF, branche de transport de marchandises qui doit être recapitalisée; d'autre part, la date de fin du recrutement «au statut» à la SNCF fixée au 1er janvier 2020.

Pas question non plus de revenir sur le rythme de la réforme du transport ferroviaire: celle-ci «entre dans une seconde étape durant laquelle la nécessité du dialogue social s'impose à différents niveaux», souligne le premier ministre. Dans sa lettre, il regrette «la poursuite d'un mouvement de grève qui gêne considérablement les Français et l'activité économique».

Rendez-vous le 7 mai

Édouard Philippe donne rendez-vous aux quatre syndicats le 7 mai. Il rencontrera les représentants de chaque confédération... en compagnie de la ministre des Transports. Ce jour-là, il recevra aussi les dirigeants de la SNCF, les représentants de la branche ferroviaire, des usagers et des «chargeurs» - les grands clients du fret ferroviaire.

«Le Premier ministre prend le dossier en main, c'est un élément positif pour nous à mettre au crédit du rapport de force», a déclaré mardi Laurent Brun, secrétaire général de la CGT cheminots, s'exprimant au nom de l'intersyndicale, Nous participerons donc avec de fortes exigences le 7 mai aux réunions» prévues à Matignon.

Édouard Philippe rappelle le calendrier, comme si le mouvement de grève n'avait aucune incidence sur le parcours législatif du projet de loi: la SNCF doit désormais finaliser le plan stratégique de la «nouvelle SNCF» dont la date de naissance est prévue en janvier 2020. «Un cycle de réunions bilatérales a déjà été engagé et se poursuivra tout au long du mois de mai», rappelle la lettre du premier ministre.

Autre chantier: la convention collective de branche, prévue elle aussi en janvier 2020 au plus tard. Les partenaires sociaux, représentant de l'Union des transports publics et des organisations syndicales, doivent se réunir «dans les premiers jours de mai».

Fin mai: les grands équilibres économiques du ferroviaire

Enfin, les «grands équilibres économiques à venir du système ferroviaire», et le traitement de la dette, doivent être présentés avant la discussion au Sénat fin mai.

La reprise progressive de la dette «demandera un effort supplémentaire des contribuables qui apportent déjà chaque année plusieurs milliards d'euros au financement du système ferroviaire afin de couvrir ses coûts de fonctionnement et d'investir dans son entretien et son développement, rappelle le premier ministre. Dans ce contexte, les efforts de productivité engagés par la SNCF sont nécessaires pour compléter l'engagement des Français et assurer la pérennité de l'entreprise».

De son côté, l'intersyndicale de la SNCF se réunissait mardi soir pour adopter une plate-forme commune de revendications, évoquer la répartition des montants des différentes cagnottes pour les grévistes et décider d'une action pour interpeller le premier ministre. «En tout cas, il est hors de question de faire évoluer la mobilisation en grève reconductible», a affirmé au Figaro Laurent Brun, le secrétaire général de la CGT- Cheminots en marge d'un rassemblement place de la Bourse.

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475 commentaires
  • Docteur franck

    le

    heuuuu ils viennent de dire l'inverse aux infos... Le PM a cédé justement ! Courage aux grévistes !

  • Michel167382

    le

    Il est remarquable qu'aucun commentateur ne fait allusion à la présence des syndicats dans les Conseils d'Administrations Paritaires qui ont donc participé au creusement de la dette! Ils étaient OBLIGATOIREMENT au courant que ce tout TGV allait mettre LEUR Entreprise en difficultés! C'est à ce moment là, afin d'exerce leur Co Responsabilité de gérants, qu'il fallait agir! Pourquoi ne l'ont-ils pas faits? Pourquoi ont-ils laissé ces milliards s'accumuler sans bouger? Peut-être qu'il ne fallait pas déplaire aux Présidents de Région qui, pour leur aura, voulaient leur gare TGV? Il serait bon que l'on replace cette affaire dans sn contexte, afin de conclure que la situation actuelle n'est que la conséquence d'une COGESTION désastreuse?

  • Drareg10

    le

    Philippe est pour le dialogue social à condition que les partenaires sociaux soient 100% d'accord avec ce qu'il a décidé. La démocratie en Macronie est une conception très autocratique de la démocratie. Il reste 4 ans (4 ans encore) à Macron et ses sbires pour saborder complètement le pays, le dépecer et le vendre à l'encan.

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