Par SudOuest.fr avec AFP
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Près de 500 experts et ministres de 72 pays vont plancher mercredi et jeudi à Paris sur le financement du terrorisme international, en particulier celui de Daesh et d'Al-Qaïda

Le président français Emmanuel Macron l'avait annoncé lors de son discours aux ambassadeurs de France réunis à Paris fin août : une conférence, baptisée "No money for terror - Conférence de lutte contre le financement de Daesh et d'Al-Qaïda" doit réunir plus de 500 experts et les ministres de 72 pays pour repenser la lutte contre le terrorisme par le prisme de son financement.

Les travaux de cette conférence, qui se tiendront dans les locaux de l' Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) , se dérouleront à huis clos , à l'exception d'un discours de conclusion d'Emmanuel Macron, jeudi en fin d'après-midi.

"Pendant trois ans, de 2014 à 2016, Daesh a accumulé un énorme trésor de guerre, de l'ordre d'un milliard de dollars par an. Il a depuis circulé, au moins en partie, il est vraisemblablement quelque part (...) Ces groupes sont très doués pour utiliser les techniques les plus sophistiquées pour faire circuler les flux financiers, ils savent se jouer des frontières". Communiqué de l'Elysée

La journée de mercredi sera consacrée à des tables rondes animées notamment par Bruno Dalles, directeur de la cellule antiblanchiment du ministère français des Finances (Tracfin), François Molins , procureur de la République, ou Emmanuel Moulin, directeur de cabinet du ministre français des Finances.

Les attentats commis en Europe sont du "terrorisme low cost"

Les enquêteurs et services anti-terroristes du monde entier ont été au cours des dernières années confrontés à des attentats ou des tentatives d'attentats , surnommés "terrorisme low cost", qui ont mobilisé de très petites sommes d'argent, difficiles voire impossibles à tracer et repérer à l'avance.

En janvier 2015, une chercheuse norvégienne, Emilie Oftedal, a étudié quarante cellules terroristes qui ont, entre 1994 et 2013, organisé ou tenté d'organiser des attentats en Europe.

Le résultat est que dans les trois-quarts des cas le montant des sommes en jeu pour l'organisation des attaques n'a pas dépassé dix mille dollars.

"Les terroristes collectent, transfèrent et dépensent l'argent de façon remarquablement ordinaire. La source de financement la plus fréquente sont les salaires et les économies des membres, suivie par la petite délinquance".
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"Les attentats qui ont été commis sur le sol européen ou nord-américain coûtent certes très peu d'argent", a admis une source élyséenne. "Mais les groupes terroristes, qu'ils soient au Levant, au Sahel ou en Asie se comportent comme des organisations, qui ont des coûts de fonctionnement, de structure. Il faut recruter, former, équiper. Oui, il y a le terrorisme low cost, mais il faut aussi traiter du financement de ces organisations".