Les 4 commandements du plan anti-pesticides du gouvernement
Nicolas Hulot a annoncé le 25 avril son plan pour réduire la dépendance des agriculteurs français aux pesticides. Ses quatre priorités: la réduction de l'utilisation des produits phytosanitaires dangeureux, l'amélioration de la communication, le renforcement de la recherche et la réforme du plan d'actions Ecophyto 2.
Comment réduire l'utilisation des produits phytosanitaires dans l'agriculture française ? Depuis le mois de janvier, le gouvernement planche sur la question aux côtés des différents acteurs du secteur. Ce 25 avril, par la voie de Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire, le plan anti-pesticides a enfin été dévoilé.
De la diminution des quantités de produits utilisés à la meilleure connaissance de l'impact des phytosanitaires sur l'environnement en passant par la recherche de solutions alternatives, ce plan s'articule autour de quatre principaux axes.
VOS INDICES
source617.5 =
Mars 2024
Phosphate diammonique (DAP)
$ USD/tonne
133.8 =
Décembre 2023
Indice de prix de production de l'industrie française pour le marché français − CPF 10.12 − Filet d'escalope de poulet standard UVCI
Base 100 en 2015
143.9 =
Décembre 2023
Indice de prix de production de l'industrie française pour le marché français − CPF 10.51 − Lait liquide et crème de lait
Base 100 en 2015
1 - Diminuer l'utilisation des phytosanitaires
Dans le prolongement des recommandations du rapport inter-inspection de fin 2017, le gouvernement souhaite réduire rapidement l’utilisation des substances les plus préoccupantes pour la santé et l’environnement. Pour ce faire, il envisage de s'opposer systématiquement à la prolongation des licences pour les substances cancérogènes les plus dangereuses, celles dites mutagènes, et les substances toxiques pour la reproduction. Tous les perturbateurs endocriniens sont également concernés par la mesure.
"Ces mesures seront très rapidement mises en œuvre et nous permettront d’atteindre nos objectifs de réduction des phytosanitaires", a expliqué Nicolas Hulot.
2 - Mieux protéger la population
Dans un second point, le gouvernement souhaite que les impacts de ces produits sur la santé soient mieux connus et mieux communiqués pour protéger la population. Des expertises sur le sujet seront confiées à l'Inserm, l’Inra, l’Ineris ou encore l'Anses et chercheront à appréhender les effets des pesticides sur la santé humaine ou sur les écosystèmes.
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"Nous devons améliorer nos connaissances sur les impacts des pesticides sur notre santé et sur notre environnement, afin de protéger nos concitoyens", précise Agnès Buzyn, ministre de la Santé. Pour cela, le gouvernement promet qu'une batterie de mesures législatives sera prise pour réduire les risques liés à l’utilisation de pesticides pour les riverains des zones agricoles.
3 - Renforcer la recherche
Parallèlement, la recherche sera renforcée pour permettre aux agriculteurs de disposer de méthodes alternatives. Les produits de bio-controle seront particulièrement soutenus par les pouvoirs publics. Le gouvernement souhaite en favoriser la commercialisation afin qu'ils puissent être mis sur le marché rapidement.
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De manière plus générale, au niveau européen, Nicolas Hulot demande la création d'un mécanisme pour financer des études indépendantes.
4 - Moderniser Ecophyto 2
Dernier élément capital : le renforcement du plan Ecophyto 2. L'efficacité de ce plan d'actions, qui visait à réduire l'usage de pesticides de 50 % en 2025 par rapport à 2008, a ouvernement été critiquée par Nicolas Hulot. Le ministre souhaite ainsi que le mecanisme soit repensé et reformé. A titre d'exemple, il propose que l'accompagnement des agriculteurs vers une production bio soit désormais financé par la redevance pour pollutions diffuses. La nouvelle version d'Ecophyto 2 sera présentée au mois de juin.
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