Voilà pourquoi la Journée de la visibilité lesbienne est si importante

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Au cas où vous ne le saviez pas, la Journée de la visibilité lesbienne tombe ce jeudi 26 avril. L'occasion de rappeler pourquoi, et comment, les lesbiennes sont encore trop souvent invisibilisées.

ELC
L'European Lesbian Conference invitée au Parlement Européen / EL*C

Le saviez-vous ? Aujourd’hui, c’est la Journée internationale de la visibilité lesbienne, autrement dit la journée contre l’invisibilisation des lesbiennes. Car oui, les lesbiennes sont très peu représentées dans le monde politique, accèdent peu aux responsabilités ou aux hiérarchies. Beaucoup se taisent dans les entreprises comme dans les familles.

Pourquoi ? Parce que les lesbiennes accumulent les oppressions, elles sont femmes, elles sont lesbiennes, et certaines sont des personnes racisées, trans ou handicapées… bref dans notre monde, ces réalités sont autant de raisons de ne pas être écoutées, prises en compte ou prises au sérieux. Voilà pourquoi une Journée pour la visibilité est importante : parce que le manque de représentation, le manque de visibilité, c’est un placard dans lequel on est poussées.

Elles sont où les lesbiennes ? C’est une question que peut se poser toute jeune femme dans le fond de sa pensée. Ce n’est pas parce que des personnalités ont fait leur coming out, que des séries comme The L Word ou Sense8 mettent des lesbiennes sur grand écran, que la donne a changé. Le sous-texte est toujours là. : quand on est représentées, ça se passe souvent mal. Dans les séries, nos personnages sont tués en premier, quand le biopic sur Loïe Fuller, La Danseuse, est sorti : on l’a rendue hétéro. Quand le film Black Panther a débarqué en salle, une romance lesbienne qui existait dans la bédé a été gommée au montage final. Dans Dix pour Cent, le personnage lesbien joué par Camille Cottin, finit par coucher avec un homme. Trop politique, trop too much sans doute, les «  femmes qui aiment les femmes ».

Quand on est représentées, ça se passe souvent mal

Car oui, souvent, des périphrases sont utilisées pour ne pas utiliser le mot « lesbienne ». Dernièrement, l’attaquante des Bleues Marinette Pinchon a fait son coming out dans l’Équipe, un très bel entretien, dans lequel le mot n’est pas utilisé. Même quand nous sommes agressées, ont lit « attaque homophobe » dans les journaux, et pas « lesbophobe ». C’est sans doute parce que le mot « lesbien » a été récupéré par l’industrie pornographique : une simple recherche Google vous le montrera.

Invitées par le Parlement européen

Des représentantes de l’European Lesbian* Conference (EL*C), dont la dernière édition a eu lieu en octobre 2017 , ont été invitées aujourd’hui par l’intergroupe pour les droits des personnes LGBTI interne au Parlement européen. Ce sera l’occasion pour des activistes de toute l’Europe et d’au-delà, de parler de différentes questions comme la lesbophobie dans les pays européens, l’activisme lesbien dans les Balkans et la Turquie, la visibilité lesbienne dans l’éducation ainsi les problèmes rencontrés par les demandeuses d’asile lesbiennes. Par contre, on attends encore un mot, un tweet ou même une petite remarque de la part du gouvernement français.

«  C’est un bon signe que des organes politiques en Europe soient au courant que le 26 avril, c’est la journée de la visibilité lesbienne, d’habitude tout le monde l’oublie », explique Silvia Casalino la présidente de EL*C dans le communiqué. « Il est grand temps que les institutions européennes travaillent sur la lesbophobie. Nous sommes déjà très heureuses que Ulrike Lunacek, l’ancien vice-président du Parlement européen, ait ouvert notre conférence à Vienne. Nous sommes reconnaissantes que Malin Bjork et l’intergroupe LGBTI nous invite. Le soutien des lesbiennes qui travaillent dans la politique est très important. Les lesbiennes doivent créer des alliances et c’est exactement ce qui est en train de se passer. »