Des tops fabriqués à partir de rideaux ou des robes sur la base de bleus de travail. La marque “Les Récupérables” conçoit des vêtements conçus avec de vieux tissus. Une manière de lutter contre la frénétique production de la fast-fashion et de responsabiliser la mode, deuxième secteur le plus polluant au monde.

Difficile de savoir que ces vêtements sont produits à partir de rideaux, draps, nappes et autres tissus d’ameublement. Et pourtant, c’est bien le pari de la marque Les Récupérables : créer des pièces de collection uniques avec du vieux.

“La question est simple : pourquoi produire encore des vêtements neufs alors qu’il y a énormément de matières à réutiliser ? L’industrie de la mode est la deuxième la plus polluante au monde. Rien qu’en France, 600 000 tonnes de vêtements sont mis sur le marché chaque année”, raconte Anaïs Dautais Warmel, créatrice et fondatrice des Récupérables.

“Une chaîne de valeur la plus responsable possible” 

C’est à Montreuil, dans son atelier, que Anaïs Dautais Warmel dessine ses créations. Autour d’elle, des montagnes de tissus jonchent le sol et les étagères. “La première étape est de trouver le bon tissu”, témoigne-t-elle. Avec son œil aiguisé, elle va s’approvisionner dans le relais Val de Seine, une friperie du 77. Ici, elle trouvera les rideaux et autres tissus qui créeront sa prochaine collection. Comme le top “Armelle” qu’elle porte ce jour-ci.

“Deuxième étape : le dessin. Ce sont les tissus qui m’inspirent. Quand j’ai trouvé ce que je voulais, ma modéliste en fait un patron. Il sera envoyé à Calais, dans un atelier de confection qui n’emploie que des personnes en insertion. On voulait une chaîne de valeur la plus responsable possible”, avance-t-elle.
Cette ancienne responsable de La Petite Rockette du 10e arrondissement mise sur la transparence. “C’est une attente des consommateurs et ils sont en droit d’avoir une réponse. Il y a une vraie prise de conscience de l’impact environnemental et sociétal de la filière textile”, croit-elle.

Du réemploi plutôt que du recyclage 

Le déclic lui est venu du Brésil, où elle a fait une partie de ses études. “Là-bas c’est le système D, on récupère tout pour en faire autre chose”. Et la créatrice insiste : ici on ne fait pas du recyclage mais de l’upcycling, du réemploi en français. Une nuance importante, le recyclage ayant un impact carbone beaucoup plus important que le réemploi.

Et Les Récupérables compte bien se développer. Pour l’instant la marque ne vend que sur Internet et lors de ventes privées, mais elle pourrait bientôt se vendre en “grande distribution”. “On a énormément de matières, autant en faire profiter le plus grand nombre et montrer que ce système est viable même s’il va à l’encontre de la fast fashion”, conclut la créatrice. 

Découvrir gratuitement l'univers Novethic
  • 2 newsletters hebdomadaires
  • Alertes quotidiennes
  • Etudes