Les parents créent une école pour sauver celle du village
Parce que le regroupement pédagogique intercommunal est menacé de fermeture, des parents d'élèves s'apprêtent à monter une école privée dite démocratique.
Les parents d'élèves du regroupement pédagogique intercommunal de Tasque, Ju-Belloc et Préchac ont plus d'un tour dans leur sac. Quand ils ont appris que les trois écoles étaient menacées de fermeture pour la prochaine rentrée, ils ont immédiatement dégainé. Par le biais de l'association Tout naturellement, ils ont monté un projet d'école démocratique à Préchac, privée et hors-contrat avec l'éducation nationale pour remplacer l'école de la commune. «Le projet a été initié il y a un an quand on a entendu parler de cette fermeture», explique Muriel Dereymez, présidente de l'association. «Si l'école s'en va c'est le village qui perd son âme», ajoute-t-elle. Pour éviter aux familles de devoir scolariser leurs enfants à plusieurs dizaines de kilomètres de là, les parents d'élèves ont tout prévu.
Tout est prêt pour la rentrée
Le local de l'actuelle école pourrait les accueillir (moyennant 2 000 € de location par an), comme l'a autorisé le conseil municipal (lire ci-contre). Pour collecter des fonds, les bénévoles ont organisé plusieurs rendez-vous dont deux à venir, une kermesse et un vide-greniers à Préchac. La somme récoltée servira à acheter le matériel manquant. L'institutrice, titulaire d'un diplôme de l'éducation nationale, a été recrutée dans l'entourage des bénévoles. En somme, tout est prêt. L'association n'attend plus que l'officialisation par les services de l'éducation nationale de la fermeture du RPI. Et ce n'est sûrement plus qu'une question de temps.
Force est de constater qu'à Préchac, comme dans beaucoup d'autres endroits, l'école privée se substitue à l'enseignement public. «On observe que de plus en plus d'alternatives doivent se mettre en place quand l'éducation nationale déserte», regrette Muriel Dereymez. Car l'inscription a un coût : compter de 120 à 180 € par mois et par enfant. Le prix de l'éducation…
L'avis du maire
Le projet de l'association bénéficie de l'aval du conseil municipal qui voit là une occasion trop belle de garder l'école. «J'ai donné mon accord sans hésiter, en fermant ces écoles pour des économies de bout de chandelle on pénalise les enfants. Nos locaux scolaires sont récents, il aurait été dommage de ne pas en faire profiter l'association. L'école démocratique est une façon d'enseigner qui vaut celle de l'école de la République, je n'ai pas d'état d'âme par rapport à cette pédagogie», explique Marie-Martine Adler, la maire de Préchac-sur-Adour.
Appel aux dons
L'association recherche du matériel pour l'école : des crayons, de la peinture, de l'encre, du matériel Montessori, des ballons, des échasses, des livres… Pour récolter des fonds, une kermesse a lieu le samedi 16 juin et le vide-greniers est prévu le samedi 17 juin à Préchac aussi, place de la mairie.
Le projet pédagogique de l'école est construit autour de la liberté d'apprentissage, du multi-âge et une égalité adulte-enfant.
Le chiffre : 60
élèves > sur les trois communes. À Tasque, Ju-Belloc et Préchac-sur-Adour, chaque école compte environ une vingtaine d'élèves. C'est le RPI tout entier qui est menacé de fermeture. Le projet de l'association Tout naturellement prévoit 16 places pour des enfants de 3 à 12 ans.
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