Le calvaire de Moussa, homosexuel guinéen, menacé dans son pays mais bientôt expulsé

Le calvaire de Moussa, homosexuel guinéen, menacé dans son pays mais bientôt expulsé
Une policière dans une centre de rétention administrative, à Marseille en novembre 2107. ((BERTRAND LANGLOIS / AFP))

Depuis un mois, le jeune homme de 28 ans est retenu dans un centre de rétention administrative. Il risque d'être expulsé du jour au lendemain.

Par Le Nouvel Obs
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Il n'y avait plus de place dans l'avion. C'est grâce à ce coup de chance que Moussa n'a pas été expulsé dans la nuit de samedi à dimanche 29 avril. Mais le calvaire du jeune homosexuel guinéen de 28 ans n'est pas terminé, comme le raconte "Midi Libre".

Moussa a fui la Guinée. Il est arrivé à Nîmes en 2015 avec une autorisation de travail. Pourquoi est-il parti ? "Son compagnon a été brûlé sous ses yeux", raconte le quotidien régional. Moussa a depuis refait sa vie à Nîmes. Il a été bénévole dans une association et un des animateurs de la Pégoulade 2017, le défilé d'ouverture traditionnel de la pentecôte à Nîmes. Mais Moussa n'a pas de papiers.

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Depuis un mois, le jeune homme est retenu dans un centre de rétention administrative (CRA). "Une prison qui n'en a pas le nom", souligne "Midi Libre". Il risque, du jour au lendemain, d'être reconduit dans son pays d'origine.

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"Il sera la cible idéale de tous les homophobes locaux"

"Il ne veut pas y retourner", s'insurge Elodie, l'une de ses amies, dans les colonnes du quotidien régional.

"Là-bas, il a été persécuté pour son homosexualité, son compagnon est mort brûlé devant ses yeux. Expulser Moussa, c'est l'assassiner. S'il retourne en Guinée, il sera la cible idéale de tous les homophobes locaux."

Jeudi 26 avril, ils étaient quelques dizaines à manifester devant la préfecture, réclamant sa "libération immédiate". Interrogé par "Midi Libre", Yves Carel, membre local du Réseau éducation sans frontières (RESF), assurait alors : "Nous nous engageons à lui trouver un travail. Nous demandons sa libération immédiate et l'octroi d'un titre de séjour provisoire."

Ce jour-là, les amis de Moussa ont appris que sa rétention venait d'être prolongée de quinze jours.

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Le jeune Guinéen a donc eu de la chance ce week-end.

"Ils sont venus le chercher dans son lit à 3 heures du matin et l'ont conduit à Marseille", raconte Yves Carel à "Midi Libre".

"Ils étaient huit et ils lui ont entravé les pieds pour le conduire à l'avion, mais le commandant leur a signifié qu'il n'y avait pas de place à bord. Des passagers se sont aussi manifestés. Et Moussa a été ramené à Nîmes." Et d'expliquer :

"D'ici samedi et la fin de sa rétention, il peut être expulsé à tout moment !"

P.L.

Le Nouvel Obs
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