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Les «fake news» sont maintenant passibles de 6 ans prison en Malaisie

En Malaisie, un projet de loi interdisant les «fake news» a été adopté lundi et prévoit des peines pouvant aller jusqu’à six ans de prison.

Cette nouvelle loi très controversée prévoit que toute personne qui diffuse de manière malveillante dans les médias ou sur un réseau social, de fausses informations ou des informations partiellement fausses, sera passible d’une amende pouvant atteindre 500 000 ringgits malaisiens, soit 166 821 $, et même d’une peine de prison.

À quelques semaines des élections, cette loi adoptée par le gouvernement majoritaire de Najib Razak est, selon plusieurs, une façon de contrôler les médias et de museler ses détracteurs.

Mentionnons que ce dernier est empêtré dans un important scandale de corruption, alors qu’environ 3,5 milliards $ de fonds publics, issus du 1MDB (Malaysia Development Berhad) auraient été détournés pour enrichir les directeurs du fonds ainsi que des individus proches du gouvernement, voire même le premier ministre. Tous ont nié l’affaire.

D’ailleurs, le gouvernement assure que cette loi n’empiétera pas sur la liberté d’expression des individus.

La ministre de la Justice, Azalina Othman Said, a fait savoir que «cette loi vise à protéger le public contre la diffusion de fausses nouvelles, tout en permettant la liberté d’expression comme le prévoit la constitution».

Cette loi visera non seulement les Malaisiens, mais aussi les étrangers, à l’extérieur du pays, qui diffuserait «malicieusement» une fausse information à propos d’un citoyen malaisien ou du pays.

Sur son site web, Amnistie internationale a exhorté le gouvernement malaisien à abandonner son projet de loi sur les «fausses informations».

«La définition vague et générale des "fausses informations", les lourdes sanctions et les pouvoirs d'arrestation arbitraire conférés à la police : tout cela démontre qu'il s'agit d'une manœuvre visant à soustraire le gouvernement à toute critique pacifique», a déploré directeur de la région Asie du Sud-Est et Pacifique à Amnistie Internationale, James Gomez.

«Ce n'est pas un hasard si cette loi est programmée à l'approche des élections générales. Nous constatons déjà que le gouvernement restreint l'espace dédié au débat public à l'approche du scrutin», a-t-il aussi dénoncé.

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