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Amérique du Nord

103 chauffeurs Uber accusés d'agressions sexuelles aux Etats-Unis

Uber dit vouloir lutter contre ce grave phénomène.

Uber dit vouloir lutter contre ce grave phénomène. - AFP

Selon une enquête publiée par CNN, 103 chauffeurs de la compagnie américaine sont accusés d'agressions sexuelles au cours des quatre dernières années. Au moins 31 d'entre eux ont été condamnés après avoir abusé de leurs victimes profitant, la plupart du temps, de leur état d'ébriété.

Il y a quelques jours, Uber rappelait sur son site américain son attachement à des organisations qui luttent contre les agressions sexuelles et s'engageait à promouvoir toujours plus la prévention contre ces crimes. Une manière de répondre à un phénomène particulièrement inquiétant. Depuis quatre ans, 103 chauffeurs de la société de transport sont accusés d'avoir abusé ou agressé sexuellement une cliente, selon une enquête menée par la chaîne américaine CNN.

Les témoignages de clientes victimes de ses crimes s'accumulent sur les bureaux des policiers à travers le pays. Alors que certains chauffeurs n'ont toujours pas été inquiétés, au moins 31 d'entre eux ont été condamnés pour attouchement, séquestration arbitraire ou viol. Les journalistes se sont appuyés sur des rapports de police et ceux des tribunaux de 20 grandes villes pour arriver à cette conclusion alors qu'il n'existe pas de données officielles sur les agressions commises par des conducteurs Uber ou d'autres sociétés de covoiturage.

80 ans de prison

Dernièrement, c'est un chauffeur de 54 ans, John David Sanchez qui a écopé d'une peine de 80 ans de prison pour le viol de l'une de ses passagères et pour 33 autres délits. Lors d'une course, il a violé une passagère, qui était montée dans son véhicule fortement alcoolisée, à San Diego, sur la côte Ouest. Elle s'était endormie pendant le trajet. A son réveil, le conducteur était sur elle en train d'abuser d'elle. Cette femme avait réussi à s'échapper et appeler les secours. Lors de l'enquête, les policiers ont découvert des vidéos de Sanchez violant d'autres femmes.

Une autre femme a raconté à CNN une scène du même genre. Habitante de Miami, sur la côte Est, elle a pris un Uber pour rentrer d'une soirée avec un ami. Sur le trajet du retour, elle s'est assoupie et ne s'est réveillée que le lendemain sans son pantalon et ses sous-vêtements. Selon elle, le chauffeur l'aurait emmenée chez elle, l'aurait jetée sur le lit avant de la violer. Elle s'est associée avec d'autres victimes présumées dans un recours collectif contre Uber. "Combien de personnes faudra-t-il avant que quelque chose ne soit fait?", interroge cette femme. 

Uber s'engage

De son côté, la société américaine met en avant ses publicités montrant des femmes prenant en sécurité des Uber ou ses partenariats, notamment avec des associations oeuvrant pour la sécurité routière, pour exhorter les femmes à ne pas prendre le volant après avoir bu. Ses dirigeants rappellent aussi que les services vérifient chaque année les antécédents judiciaires des conducteurs. Un bouton d'urgence pour contacter directement la police pourrait être également mis en place sur l'application. "Ce n'est qu'un début et nous nous engageons à en faire plus", a déclaré le porte-parole d'Uber, indiquant que la société "veut faire partie de la solution".

La répression des agressions sexuelles est une "nouvelle priorité pour nous", a déclaré à CNN le PDG d'Uber, Dara Khosrowshahi. "C'est une priorité que je m'attends à maintenir dans les années à venir", a -t-il poursuivi.

J.C.