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    Racistes, xénophobes, islamophobes : voici les «alliés» européens de Marine Le Pen acclamés à Nice

    Ils réclament la fermeture des mosquées, nient l'existence des camps de concentration ou comparent le Coran à Mein Kampf. Tour d'horizon de la crème de l'extrême droite européenne réunie à Nice autour de Marine Le Pen ce 1er mai.

    À un an des élections européennes, Marine Le Pen a décidé de délocaliser le traditionnel 1er mai du Front national à Nice et de donner un meeting avec ses «alliés européens». Un rassemblement qui a provoqué l'ire du maire de Nice, Christian Estrosi, qui y voit une réunion de «toute la fachosphère européenne et des fous furieux».

    Fière de tenir ce meeting commun, la présidente du parti d'extrême droite a défendu ces alliances : «Ce ne sont pas des partis d’extrême droite, ce sont des partis patriotes qui défendent la nation», a-t-elle affirmé ce mardi matin sur France Bleu.

    Sur le programme, aux côtés de l'eurodéputé et vice-président du FN Nicolas Bay, étaient annoncés Gerolf Annemans (Belgique), Phalilos Kranidiotis (Grèce), Veselin Mareshki (Bulgarie), Tomio Okamura (République tchèque), Michal Marusik (Pologne), Harald Vilimsky (Autriche), Geert Wilders (Pays-Bas) et Matteo Salvini (Italie). Les deux derniers ont finalement annulé leur venue, Matteo Salvini ayant préféré enregistrer un message vidéo diffusé lors du meeting.

    Petit rappel du pedigree parfois raciste, xénophobe et islamophobe des «alliés» de Marine Le Pen.

    Qui c'est ? Geert Wilders dirige depuis 12 ans le parti pour la Liberté hollandais. Il est député des Pays-Bas depuis 1998.

    Son parti: Le parti pour la Liberté réclame notamment la censure du Coran, l'interdiction de la vente de produits halal, et la fermeture des mosquées.

    Ses faits d'armes: Le principal ennemi de Geert Wilders est l'islam. Depuis la création du parti pour la Liberté, Geert Wilders multiplie les attaques contre les musulmans. En 2007, il demande ainsi l'interdiction du Coran, «un livre fasciste» qu'il compare à Mein Kampf, le livre-programme d'Adolf Hilter.

    En 2014, Geert Wilders s'attaque également à la communauté marocaine des Pays-Bas. Lors d'un meeting, il demande à ses supporters : «Voulez-vous moins de Marocains ? On va s'en occuper.» Des propos qui lui vaudront d'être jugé et condamné pour «discrimination». Lors des élections législatives néerlandaises en 2017, son parti a mené une campagne axée sur le rejet de l'islam et des musulmans. Parmi les mesures phares du parti de la Liberté, on retrouve notamment la fermeture de toutes les mosquées du pays, l'interdiction du Coran ou l'arrêt complet de toute immigration en provenance de pays musulmans.

    Qui c'est ? Le Tchèque Tomio Okamura crée en 2015 le parti Liberté et Démocratie directe après avoir dirigé pendant deux ans le parti d'extrême droite Aube. Il est député depuis 2013.

    Ses faits d'armes : Tomio Okamura est un habitué des sorties islamophobes. Ainsi en 2015, il partage sur sa page Facebook le texte d'un de ses lieutenants qui s'en prend notamment... aux kebabs. Dans ce texte, dont Tomio Okamura reconnaîtra qu'il manquait de «diplomatie», il était notamment expliqué que «chaque kebab acheté [en République tchèque] est un pas supplémentaire vers la burqa». L'auteur du texte y indiquait aussi une manière toute particulière de «protéger notre mode de vie démocratique et protéger le patrimoine de nos ancêtres contre l’islam» : se promener avec un cochon près d'une mosquée.

    Un an plus tôt, Tomio Okamura s'en était pris aux Rroms tchèques et à la mémoire du génocide perpétré par les nazis. Il s'était insurgé contre le «mythe» du camp de Lety, où plus de 1.000 Rroms avaient été exterminés jusqu'en 1943. Face au tollé suscité par ses propos, il avait finalement présenté ses excuses, tout en minimisant le sort subi par les Rroms tchèques qui étaient, selon lui, «relativement libres de leur mouvement» dans le camp de Lety.

    Qui c'est ? Phalilos Kranitiodis dirige le parti populiste grec Nouvelle droite depuis 2016, suite à son expulsion du parti Nouvelle démocratie.

    Ses faits d'armes : En 2016, il est exclu du parti Nouvelle démocratie pour une menace de mort proférée à l'encontre du ministre de l'Immigration Yannis Mouzalas. Il avait expliqué être volontaire pour participer à «l'exécution» du ministre. La même année, sur le site dimokratianews.gr, il publiait des billets s'en prenant violemment à l'islam et aux musulmans. Dans l'un de ces billets, publié trois jours après l'attentat de Nice, il expliquait voir dans cette attaque «le savoir-faire de l'islam». Il comparait également les «communautés musulmanes» installées dans les grandes métropoles européennes à un «danger mortel».

    Qui c'est ? Gerolf Annemans est député européen, membre du parti d'extrême droite et sécessionniste flamand Vlaams Belang.

    Son parti : Le Vlaams Belang a succédé au Vlaams Blok en 2004, lorsque plusieurs associations proches de ce parti ont été condamnés pour racisme. Plusieurs de ses membres sont régulièrement accusés de célébrer Hitler et le Troisième Reich. En 2012, le parti lançait un site encourageant la délation d'immigrés clandestins.

    Le pedigree d'autres membres de son parti : En 2015, Filip Dewinter membre de ce même parti, avait posté un message sur Twitter se disant être fier d'être raciste. Roeland Raes, ancien député, a été condamné pour négationnisme. Le Vlaams Belang avait tout de même décidé de ne pas l'exclure pour «ne pas participer à la chasse aux sorcières».

    Qui c'est ? Michal Marusik est député européen et patron du congrès de la Nouvelle droite (KNP).

    Son parti : Le KNP est un parti libéral et eurosceptique qui défend la peine de mort. Il est également opposé au mariage homosexuel.

    Le pedigree d'autres membres de son parti : Janusz Korwin-Mikke, ancien patron du KNP jusqu'en 2015, est ouvertement sexiste. Il avait été sanctionné en 2017 par le Parlement européen (et a démissionné de son mandat) après avoir déclaré : «(Les femmes) sont plus faibles, elles sont plus petites et elles sont moins intelligentes. Elles doivent gagner moins, c’est tout.»

    En octobre 2015, l’élu d’extrême droite avait déjà été épinglé par le Parlement pour avoir fait un salut hitlérien dans l’hémicycle. En 2014, il avait comparé les chômeurs à des «nègres». C'est aussi lui qui estimait que «probablement, le Führer du Troisième Reich n'était pas au courant de l'extermination des Juifs».

    Qui c'est ? Il est le chef de la Ligue, parti d'extrême droite italien arrivé en tête des élections législatives de mars dernier. Matteo Salvini n'a pas pu être présent physiquement à Nice mais a envoyé une vidéo. Comme le rappelle le JDD, Il s'est distingué lors de sa campagne avec un discours clairement anti-islam en déclarant que cette religion est «incompatible avec la Constitution» et que «l'islam est un danger». Lors de la journée internationale des Rroms, il a aussi expliqué qu'ils «volaient» tous.

    En 2009, il avait fait polémique avec un chant raciste : «Sens-moi cette puanteur, même les chiens s’enfuient, c’est que les Napolitains sont arrivés.» La même année, il avait aussi proposé des wagons séparés pour les Milanais de souche et les extra-communautaires.

    Son parti ? La Ligue, anciennement la Ligue du Nord, est un parti anti-immigration, accusé de tenir un discours xénophobe et essayant désormais de lisser son image. La Ligue prône désormais pour une fédération de l'Italie, alors que le parti revendiquait dans le passé l’indépendance du nord de l’Italie.

    Le pedigree d'autres membres de ce parti : En 2013, le vice-président du Sénat et membre de la Ligue du Nord, Roberto Calderoli, avait comparé la ministre de l’Intégration, Cécile Kyenge, d’origine congolaise à un orang-outan. La même année, une autre élue de ce parti avait appelé à la «violer». Roberto Calderoli avait aussi institué le «jour du cochon», lors duquel il invitait les propriétaires de porcs à promener leurs animaux devant des mosquées. Comme le rappelait Le Monde enfin, le député européen Mario Borghezio du même parti avait fait déverser de l’urine de porc sur des terrains destinés à la construction de mosquées à la fin des années 2000.