/news/world

Disparition aquatique silencieuse

ARCHIVES/AGENCE QMI

Un pan important de la biodiversité des lacs et des rivières s’éteint sans qu’on s’en rende compte, révèlent des chercheurs britanniques qui ont scruté les cours d’eau du Pays de Galles pendant 30 ans et qui lancent un cri d’alarme mondial : une véritable « tragédie se cache sous la surface de l’eau », prévient le docteur Steve Ormerod, de l’Université de Cardiff.

Son équipe s’est intéressée à des vers, des mouches de pierre et d’autres insectes et invertébrés qui ont en commun d’être adaptés à des habitats très spécialisés. Ils ont donc des capacités d’adaptation et de migration très limitées. Au cours de leur étude, les scientifiques ont par exemple vu disparaître le ver plat Crenobia alpina, un minuscule prédateur des eaux froides qui n’a pas survécu aux changements climatiques.

Phénomène subtil

Dans leur étude parue dans la revue Ecology, les scientifiques de l’Université de Cardiff démontrent que « l’extinction des espèces peut débuter de façon subtile », dit le Dr Ormerod.

L’extinction frappe des spécimens qui disparaissent non pas à grande échelle, mais au niveau local, parfois dans un simple ruisseau, expliquent les chercheurs britanniques. Le phénomène a toutefois des répercussions globales puisque chaque pièce d’un écosystème compte.

Leur analyse n’est pas sans rappeler celle de chercheurs de l’Université de Mexico et de Stanford qui ont prévenu, en juillet dernier, que plus de 30 % des espèces de vertébrés de la planète sont en déclin.

Dans un article alarmant paru dans Proceedings of the National Academy of Sciences, ils ont prévenu qu’un « anéantissement biologique » est en cours et menace la survie même de l’humanité.

Le Saint-Laurent sous pression

Les espèces aquatiques du Québec ne sont pas épargnées par l’extinction rapide que documentent les scientifiques britanniques. Selon l’organisme Nature Québec, chez nous, l’extinction massive des espèces qu’on observe mondialement touche particulièrement la biodiversité du fleuve Saint-Laurent.

Pire que les changements climatiques, c’est la pollution qui menace le plus l’écosystème du fleuve, selon le rapport national sur les bassins versants de la WWF (le Fonds mondial pour la nature).

L’organisation pointe particulièrement les « niveaux très élevés » de rejets agricoles et de rejets d’eaux usées municipales et industrielles. Elle s’inquiète également de la fragmentation des habitats par les routes, les infrastructures ferroviaires et les barrages.

Dans la même catégorie

Commentaires

Vous devez être connecté pour commenter. Se connecter

Bienvenue dans la section commentaires! Notre objectif est de créer un espace pour un discours réfléchi et productif. En publiant un commentaire, vous acceptez de vous conformer aux Conditions d'utilisation.