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Bangladesh : 55.000 enfants réfugiés rohingyas menacés par les inondations à l'approche de la mousson (UNICEF)

Des femmes et des enfants attendent de l'aide à Cox's Bazar, au Bangladesh, où des centaines de milliers de Rohingyas se sont réfugiés.
Photo Olivia Headon/OIM
Des femmes et des enfants attendent de l'aide à Cox's Bazar, au Bangladesh, où des centaines de milliers de Rohingyas se sont réfugiés.

Bangladesh : 55.000 enfants réfugiés rohingyas menacés par les inondations à l'approche de la mousson (UNICEF)

Aide humanitaire

Alors que les pluies d'avant-mousson ont commencé à Cox's Bazar, l’une des zones les plus inondables du Bangladesh,  la santé des enfants réfugiés rohingyas risque d'être affectée pendant la mousson, qui dure de juin à septembre, en raison de son impact sur l'eau et l'assainissement et dans un contexte où ces enfants ont un système immunitaire déjà affaibli par la malnutrition aiguë, a prévenu mardi le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF). 

Selon le porte-parole de l’UNICEF, Christophe Boulierac, on estime que plus de 100.000 personnes, dont environ 55.000 enfants, sont menacées par les inondations et les glissements de terrain. Ce chiffre pourrait atteindre 200.000 personnes en fonction de l'intensité des pluies.

« Dans la nuit du 26 avril, une tempête a endommagé des abris et touché plusieurs familles dans des camps de réfugiés. Et lors de vents violents lundi, de nombreux enfants ont été vus assis au-dessus d’abris pour empêcher les toits en plastique de s'envoler », a expliqué le porte-parole lors d'une conférence de presse au Palais des Nations à Genève.

Selon l’UNICEF, les pluies de mousson pourraient avoir un impact dévastateur sur l'eau et l'assainissement. Près d'une latrine sur trois risque d'être affectée par les inondations et les glissements de terrain. L'UNICEF est en train de prépositionner des approvisionnements en eau, de reconstituer ses stocks de kits de dignité et d'hygiène et de construire des latrines.

Les cas de diarrhée aqueuse risquent d'augmenter

En cas d'inondation, le nombre de personnes souffrant de diarrhée aqueuse risque d'augmenter. L'UNICEF et ses partenaires sont prêts à aider 10.000 personnes, dont plus de la moitié (55%) sont des enfants, avec un traitement contre la diarrhée aqueuse aiguë au cours des trois prochains mois. L'UNICEF construit cinq autres centres de traitement de la diarrhée.  Selon Christophe Boulierac « un des centres a déjà ouvert, deux autres ouvriront plus tard cette semaine et les deux derniers fin mai ».  L’UNICEF a également prépositionné des médicaments et des fournitures.

Au moins trois établissements de santé sur 24 soutenus par l'UNICEF dans les camps et des installations de fortune risquent d'être inondés. Cela pourrait affecter entre 25.000 et 30.000 personnes, dont plus de la moitié sont des enfants. 

En collaboration avec le gouvernement du Bangladesh et l'Organisation mondiale de la santé (OMS), l’UNICEF a prévu également d'atteindre près d'un million de personnes du 6 au 13 mai pour le deuxième cycle de vaccination contre le choléra.

L'UNICEF s’inquiète aussi de l’'état nutritionnel des enfants réfugiés rohingyas qui pourraient également être affectés compte tenu des risques auxquels ils sont confrontés pendant cette saison. Pour cela l'UNICEF s'emploiera à faire en sorte que tous les enfants atteints de malnutrition aiguë sévère soient identifiés et équipés de bracelets d'identification pour assurer une prise en charge communautaire de la malnutrition aiguë. 

« Nous avons établi des équipes de nutrition mobile dans le cadre des unités médicales mobiles afin de fournir un soutien intégré en matière de santé et de nutrition aux populations des camps dans les zones éloignées »,  a précisé Christophe Boulierac. « Nous avons également prépositionné des fournitures nutritionnelles essentielles dans des stocks importants, y compris des formules thérapeutiques, des aliments thérapeutiques prêts à l'emploi et de l'amoxicilline ». 

Les enfants risquent également d'être séparés de leur famille

L'UNICEF et ses partenaires ont renforcé leurs principaux mécanismes de protection dans les camps. Les espaces 'Amis des enfants' dans les zones inondables sont en train d'être renforcés.  Il y a un travail autour de la prévention de la séparation familiale, un risque très réel dans les camps,  a ajouté M. Boulierac.

« Cela inclut d'expliquer aux communautés ce que les familles devraient faire si un enfant est porté disparu et de sécuriser 250.000 bracelets d'identification en plastique imperméables. Nous avons également identifié des points où les familles pourraient signaler les enfants disparus et les volontaires de la communauté qui pourraient être positionnés pour soutenir les enfants séparés et non accompagnés », a-t-il souligné. 

L'UNICEF a aussi renforcé l'infrastructure des centres d'apprentissage à la fois dans les camps et dans les camps de fortune. « Sur ses 795 centres d'apprentissage, 220 sont à risque », a souligné le porte-parole de l’UNICEF. « Cela pourrait affecter environ 23.000 enfants ».  

L’UNICEF a  besoin de 10 millions de dollars pour financer sa réponse à la mousson. Jusqu'à présent, seulement  5,9 millions de dollars ont été collectés.