Nos animaux domestiques sont en surpoids

Un chat à embonpoint assis sur un canapé ©Getty - Lori Adamski Peek
Un chat à embonpoint assis sur un canapé ©Getty - Lori Adamski Peek
Un chat à embonpoint assis sur un canapé ©Getty - Lori Adamski Peek
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35 % des chiens et 30 % des chats en France seraient en surpoids.

Avec
  • Guillaume Erner Docteur en sociologie et producteur des Matins de France Culture

Les choses se compliquent…

Absolument, l’actualité des hommes est de plus en plus difficile à suivre, celle des animaux le devient également. Je vous résume les épisodes précédents : jusqu’ici, il fallait surveiller ce que l’on mange – bon là, c’est facile – ensuite, il fallait décider si oui ou non on acceptait de manger des animaux, et si oui lesquels – bon ça, c’est un poil plus compliqué. 

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Mais le Parisien du jour complexifie un peu plus la question avec ce scoop : on ne fait pas assez attention à ce que mangent nos animaux domestiques, nos animaux domestiques sont en surpoids. Apres les animaux malades de la peste, voici les animaux malades de la malbouffe… 

Avec des chiffres terribles : 35 % des chiens et 30 % des chats en France seraient en surpoids, ce qui pose un double problème moral. Le premier : pourquoi inflige-t-on cela a des animaux innocents? Et le second : comment en est-on venus à donner des soupes, des boulettes et des glaces, je cite le Parisien, à des animaux ?

Le tout coûte évidemment cher, de 60 à 80 euros par mois de nourriture pour un chien ou un chat, ce qui doit correspondre à peu près au cinquième du RSA. On comprend en tout cas que les fabricants de croquette se battent pour occuper notre temps de cerveau disponible et on se dit qu’il vaut mieux être un chien à Montbelliard ou à Thonon-les-Bains, plutôt qu’un être humain à Asmara. 

Pour le reste, cette question de l’obésité chez les chats et les chiens renvoie à ce qu’évoquait le sociologue Thorstein Veblen sur la consommation ostentatoire : lorsque tous les besoins des êtres humains sont comblés, il ne reste plus qu’un seul besoin à combler, celui de la consommation délégataire. Montrer grâce à un intermédiaire que l’on a de l’argent et de la tendresse à revendre au point de remplir la gamelle du chat ou du chien de soupes, de glaces et de boulettes.  

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