Une liste noire des journalistes qui parlent mal de l’Arabie Saoudite, c’est ce qu’a demandé le conseiller du diwan royal Saoud Al-Qahtani”, rapporte le site saoudien Sabq. Al-Qahtani occupe ce poste de conseiller depuis l’accession au trône du roi Salmane. Il a donné à sa fonction une dimension politique, chose très inhabituelle, n’hésitant pas à s’exprimer publiquement et à prendre des positions polémiques sur Twitter.

Il est également à la tête du Centre des études et des affaires médiatiques, également appelé Centre de guerre idéologique. Rattaché au ministère de la Défense, cet organisme scrute les réseaux sociaux, officiellement pour lutter contre le terrorisme, mais ses détracteurs l’accusent d’être une machine à créer de faux comptes, d’orienter la tonalité des hashtags qui concernent l’Arabie Saoudite, voire d’alimenter des fake news.

Pour lancer la campagne, Saoud Al-Qahtani a tweeté :

Les mercenaires qui insultent le royaume du bien [l’Arabie Saoudite] et ses dirigeants, il faut les boycotter. C’est une exigence patriotique. […] Mettez leurs noms ici et citez les insultes qu’ils ont proférées, sous ce fil de mot-dièse intitulé #Liste_noire_des_journalistes_insulteurs !”

Très alimenté depuis son lancement mardi 1er mai, le fil fait pour l’instant apparaître surtout des noms de journalistes égyptiens ou travaillant pour la chaîne qatarie Al-Jazira.