Yvelines : l’arrivée de 40 000 poules inquiète les habitants de Gressey

Un éleveur veut installer son poulailler industriel dans ce paisible village de 550 habitants. 35 000 à 38 000 œufs y seront pondus chaque jour. Les riverains s’inquiètent des nuisances.

 Gressey. L’élevage industriel sera situé sur les hauteurs de la commune, à 200 m des premières habitations.
Gressey. L’élevage industriel sera situé sur les hauteurs de la commune, à 200 m des premières habitations. LP/MG.

    Les poules vont-elles menacer la tranquillité du village? Des habitants de Gressey, une commune de 550 habitants proche de Houdan, sont en train de se mobiliser pour protester contre la possible installation d'un élevage de poules en plein air. Et pas n'importe quel élevage : 40 000 gallinacées sont attendues dans les prochains mois! Un collectif vient de se créer, une pétition est en préparation et des banderoles devraient bientôt fleurir dans les rues du village.

    « Les vents risquent de rabattre les odeurs de fiente vers nos maisons »

    « Les premières habitations se situent à 200 m de l'élevage, sur le point culminant de notre village, redoute Aurélie. Les vents risquent de rabattre les odeurs de fientes vers nos maisons. »

    Sur Facebook, une page a spécialement été créée pour mobiliser la population. Certains dénoncent le manque de transparence autour de ce dossier ; d'autres, l'absence de consultation de la part de la mairie et de l'investisseur. Ce dernier a pourtant participé à une réunion publique il y a quelques jours au cours de laquelle il a dévoilé les contours de son projet.

    Jean-Luc Lecoq, le patron, promet « de faire le maximum pour limiter les nuisances »

    Producteur d'œufs à Gambais, une commune voisine, ce chef d'entreprise souhaite transférer son activité de ponte à Gressey en 2019. Selon ses estimations, entre 35 000 et 38 000 œufs seront produits par jour avant d'être vendus dans la grande distribution. Une demande de permis de construire va être déposée. « Je ne suis pas là pour me mettre les habitants à dos, assure Jean-Luc Lecoq. Je fais le maximum pour limiter les nuisances mais c'est aussi mon gagne-pain, mon boulot. »

    Le gérant tient à répondre aux inquiétudes des riverains. Les fientes ? Les poules font leurs besoins surtout quand elles mangent, c'est-à-dire dans leur enclos. Les fientes tombent alors sur un tapis roulant qui les conduit vers un séchoir. Seulement de 10 % à 20 % des fientes seront produites en plein air, selon lui.

    « Les règles du plan local d'urbanisme permettent cette installation »

    Le ballet des camions ? « Trois camions par semaine, pas plus », promet Jean-Luc Lecoq qui prévoit la création de deux emplois à Gressey pour cette implantation.

    Dans leur combat contre l'installation de cet élevage industriel, les riverains se retournent vers le maire Valéry Bertrand. Mais l'élu (sans étiquette) semble plutôt embarrassé par cette affaire. « Je comprends l'inquiétude des habitants, mais les règles du plan local d'urbanisme permettent cette installation », indique-t-il, lapidaire.