Ideal Trouble, un nouveau festival alternatif fabriqué “à l’huile de coude”

La Station-Gare des Mines accueillera, du 17 au 20 mai, ce festival voué au rock expérimental et à l’électro la plus pointue.

Par Erwan Perron

Publié le 19 mars 2018 à 18h00

Mis à jour le 08 décembre 2020 à 01h28

«Lidée, c’est de travailler ensemble, de fédérer les énergies, et aussi de démontrer qu’un festival musical peut défendre autre chose que les intérêts économiques bien sentis de l’industrie de la musique. » A deux mois de l’ouverture de la première édition du festival Ideal Trouble, qui aura lieu du 17 au 20 mai, à La Station-Gare des mines (Paris 18e), son initiateur et principal programmateur, Etienne Blanchot, 42 ans, insiste sur la dimension « collective et alternative »  de ce nouveau rendez-vous, voué au rock, dans son versant le plus expérimental, ainsi qu’à l’électro.

Parmi la vingtaine d’artistes invités durant quatre jours : la Française AZF, dont la techno survitaminée recycle avec brio le rock industriel ; le Hollandais Das Ding, pionnier de la new wave et des synthétiseurs depuis le début des années 1980 ; le nouveau duo parisien à surveiller Succhiamo, dont les premiers maxis italo-disco-punk accrochent ; ou encore les quatre Américains de Horse Lords, dans une veine pysché-krautrok sémillante, et dont la réputation va grandissante depuis qu’ils assurent les premières parties de leurs compatriotes The Soft Moon. Pas mal, pour un festival dont le budget artistique est des plus modestes. « Environ 15 000 euros, soit le prix d’une bagnole d’occasion », s’amuse Etienne Blanchot, qui n’aura pas tardé à rebondir après son départ, en janvier dernier, du festival Villette Sonique, qu’il avait cofondé en 2006.

Au moment où nous écrivons, la programmation d’Ideal Trouble n’est pas encore complètement bouclée, aucune billetterie n’est mise en place  – cela ne saurait tarder — et la belle affiche figurant un volcan rougeoyant de colère, due à l’artiste argentin Mariano Peccinetti, n’a pas encore pris le chemin de l’imprimerie. Mais l’équipe du festival est confiante.

“Soutenir le rock indépendant et l’électro pointue est aujourd’hui un geste quasi militant”

« Il existe un public curieux de musiques et de lieux underground, qui a conscience que soutenir le rock indépendant et l’électro pointue est aujourd’hui un geste quasi militant, ou, à tout le moins, une démarche qui va à l’encontre de l’uniformisation des festivals, poursuit Etienne Blanchot. Sans l’exemple du festival Sonic Protest qui connaît depuis plusieurs années un joli succès, sans la participation active et les connexions du producteur de spectacle My favorite, ou encore sans l’aide d’Antoine Gicquel, programmateur du club rock La mécanique ondulatoire, cette aventure n’aurait pu voir le jour. » 

Du côté de l’association collectif Mu, qui gère depuis deux ans la Station-Gare des mines, une ancienne gare à charbon de la petite ceinture propriété de la SNCF, transformée en lieu artistique provisoire et protéiforme (des concerts, du clubbing, une station de radio, des ateliers pour enfants, des rédidences d’artistes sonores et vidéastes etc.), on ne s’est pas fait prier pour accueillir Ideal Trouble. « Du mercredi au dimanche, notre lieu ne désemplit pas, se satisfait l’un de ses membres, Eric “Stil” Daviron. J’ai l’impression qu’on est en train faire renaître l’état d’esprit du Berlin post-punk des années 1980. Pour cela on a finalement besoin que de deux choses : de l’huile de coude, et surtout des bons artistes. » 

L’artiste argentin Mariano Peccinetti a réalisé l’affiche du festival Ideal Trouble.

L’artiste argentin Mariano Peccinetti a réalisé l’affiche du festival Ideal Trouble. © Mariano Peccinetti

 

Y aller
Ideal Trouble Festival, du 17 au 20 mai, La Station - Gare Des Mines, 29 -31 avenue de la Porte d’Aubervilliers, Paris 18e, 12 €, pass 4 jours 45 €. 

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