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ENVIRONNEMENT

Venir en France pour sauver la planète, deux chercheurs américains racontent

Interviewés par France 24, deux scientifiques américains expliquent pourquoi ils ont répondu à l'appel d’Emmanuel Macron "Make our planet great again" et ont rejoint la France.

Six des 14 chercheurs lauréats du deuxième tour du programme "make our planet great again" sont américains
Six des 14 chercheurs lauréats du deuxième tour du programme "make our planet great again" sont américains iStock
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Le projet d’Emmanuel Macron “Make our planet great again”continue d’attirer des scientifiques en France. Le gouvernement a dévoilé, le3 mai, une nouvelle liste de14scientifiques étrangers ayant profité du programme pour venir mener, en France,leurs recherches sur le changement climatique.

Ces chercheurs, venus de sept pays différentset sélectionnés par un jury international parmi 38 candidatures, viendront rejoindre les 18 premiers lauréats annoncéspar Emmanuel Macron le 11 décembre 2017.

Sur ces 14 nouveaux lauréats, sixsont de nationalité américaine. Les spécialistes américains des questions climatiques étaient d'ailleurs les cibles prioritaires du président français lorsqu’il a lancéle programme “Make our planet great again”, en juin 2017, peu après la décision de Donald Trump de retirer son pays des accords de Paris sur le climat.

>> À lire sur France 24 : Climat : l’appel de Macron aux chercheurs étrangers laisse perplexe les scientifiques français

Parmi les nouvelles recrues américaines, Chien Wang,chercheur en chimie atmosphérique au Massachusetts Institute of Technology (MIT), dirigera pendant cinq ans un programme pour mesurer l’impact des aérosols sur le climat, et William Dewar, océanographe à l’Université de Floride, étudiera la manière dont les simulateurs climatiques prennent en compte les turbulences océaniques.France 24 s’est entretenu avec eux.

France 24 : Pourquoi avez-vous décidé de participer au programme "Make our planet great again" ?

Chien Wang : Je me sens en phase avec Emmanuel Macron lorsqu’il affirme qu“il n’y a pas de planète B” et je veux participer à ses efforts pour lutter contre les idées qui visent à minimiser l’importance des recherches sur les changements climatiques. Ce programme offre aussi l’assurance de pouvoir travailler sereinement pendant cinq ans. Cette stabilité est très importante dans la recherche.

William Dewar : C’est une initiative très intéressante. Pouvoir ainsi collaborer pendant plusieurs années au niveau international est presque impossible. J’ai en outre le plus grand respect pour les travaux produits par mes collègues français et mes collaborations passées avec eux se sont toujours révélées très instructives. C’est d’ailleurs l’un d’eux qui m’a, le premier, conseillé de soumettre ma candidature. Je me suis ensuite renseigné auprès d’autres Français que je connaissais et qui m’ont tous poussé à le faire.

Dans quelle mesure la politique climatique de Donald Trump a-t-elle eu un impact sur votre candidature ?

Chien Wang : C’était avant tout une opportunité de mettre en place une collaboration internationale. Mais je pense aussi qu’il est actuellement plus facile de faire de la recherche sur les questions climatiques en France qu’aux États-Unis.

Est-ce que vos recherches ont souffert des choix politiques et budgétaires de Donald Trump ?

William Dewar : Pour l’instant, il n’y a pas eu de conséquences sur mon travail. Il est difficile de dire comment cela va évoluer. Tout ce dont je suis sûr, c’est que la recherche aux États-Unis restera un environnement beaucoup plus compétitif qu’en France pour obtenir des financements.

Chien Wang : Si on regarde les arbitrages budgétaires proposés concernant les sciences de la Terre, je crains que le climat pour la recherche ne devienne plus difficile dans les années à venir aux États-Unis. [La proposition de budget de la Maison Blanche, soumise en février 2018, prévoit une baisse de 6 % des fonds alloués à la recherche sur les changements climatiques, NDLR.]

Connaissez-vous le monde de la recherche française ?

William Dewar : Cela fait 30 ans que j’ai des contacts fréquents avec des chercheurs français. À chaque fois que j’ai fait le déplacement en France, j’ai été impressionné par l’excellence de la communication et de la collaboration entre les différents laboratoires chez vous.

Est-ce que vous craignez que les ressources allouées en France à la recherche, généralement inférieures aux dotations aux États-Unis, soient un obstacle ?

Chien Wang : Pas vraiment. J’ai déjà eu à travailler sur un programme international, en collaboration avec des chercheurs à Singapour, et je sais que tous les pays ont des contraintes budgétaires auxquelles il faut s’adapter.

William Dewar : En l'occurrence, la dotation prévue pour notre projet [1,5 million d’euros] est significative et correspond à une bourse de recherche de montant intermédiaire aux États-Unis. Ces fonds vont permettre d’effectuer un travail significatif.

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