Le premier ministre, Edouard Philippe, a annoncé, mercredi 4 avril, qu’une réduction de 30 % du nombre de parlementaires figurera dans la réforme des institutions. Cette annonce, qui reprend peu ou prou la promesse de campagne d’Emmanuel Macron de réduire d’un tiers le nombre de parlementaires, ferait passer le nombre de députés de 577 à autour de 403 et celui des sénateurs de 348 à 244 environ. Les parlementaires seraient alors 647 contre 925 aujourd’hui.
Une fois effective, une telle réforme ferait de la France l’un des pays les moins pourvus en parlementaires, rapportés à la population, selon les données compilées par Les Décodeurs du Monde.
La Russie et l’Allemagne avec moins de députés
Si l’on n’étudie que les députés (c’est-à-dire la chambre basse du Parlement), seule la Russie en compterait moins par habitant que la France (1 pour 164 941 habitants) parmi les 43 pays que nous avons étudiés :
Si l’on regarde les parlementaires dans leur ensemble, le constat est un peu plus nuancé. L’Allemagne conserverait ainsi un nombre de parlementaires supérieur à la France en proportion de son nombre d’habitants.
Des comparaisons qui ne disent pas tout
Il n’est cependant pas complètement incohérent que la France, un des pays les plus peuplés d’Europe, compte un plus faible nombre de représentants en proportion de sa population que des pays plus petits.
L’Islande compte ainsi 63 parlementaires pour 334 000 habitants environ, soit un pour 5 000. Si on appliquait le même taux à la France, on y compterait plus de 13 000 députés et sénateurs. A l’inverse, l’Islande ne compterait que 3 ou 4 députés si on lui appliquait les mêmes proportions d’élus que celles de la France ou de l’Allemagne.
Mais même à populations comparables, la comparaison ne dit pas tout. Le rôle et les pouvoirs des parlementaires ne sont pas les mêmes d’un pays à l’autre, et les autres échelons de représentation politique y sont plus ou moins nombreux et ont des prérogatives plus ou moins larges.
On ne compte par exemple qu’un parlementaire pour 600 000 habitants aux Etats-Unis, mais ce chiffre relativement limité peut notamment se justifier par le fédéralisme, qui laisse un grand pouvoir à chaque Etat.
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