Emmanuel Macron résiste bien – mieux en tout cas que ses prédécesseurs immédiats – à l’usure du pouvoir après un an de mandat présidentiel. Tel est le principal enseignement de l’enquête menée par Ipsos-Sopra Steria, du 25 avril au 2 mai, pour le Centre de recherche de Sciences Po (Cevipof), la Fondation Jean-Jaurès et Le Monde.
Ce sondage a été réalisé par Internet auprès de 13 540 personnes qui composaient le panel électoral suivi par le Cevipof depuis décembre 2015.
Fragilités
Certes, les points de fragilité ne manquent pas dans le tableau extrêmement riche ainsi dressé. En matière d’image personnelle d’abord, si d’indéniables qualités lui sont reconnues (énergie, modernité, présidentialité notamment), le chef de l’Etat souffre, aux yeux d’une majorité de Français (53 %), de ne pas « bien comprendre » leurs problèmes.
Au plan sociologique, le déséquilibre s’est creusé depuis un an entre une France populaire qui le juge de façon critique et une France aisée beaucoup plus positive. Au plan politique, enfin, le candidat centriste – ou central – de mai 2017 est devenu, un an plus tard, un président nettement situé à droite par les Français.
Socle politique
En revanche, le bilan de l’action menée depuis un an présente de nombreux aspects encourageants pour le pouvoir exécutif. Globalement, il est jugé positif par 45 % des personnes interrogées, et négatif par 55 %.
Mais Emmanuel Macron peut se rassurer en constatant qu’il conserve le soutien des Français qui l’ont élu : 68 % de ses électeurs du premier tour de la présidentielle jugent son bilan positif, de même que 56 % de ceux du second tour, dont beaucoup ne l’avaient pas choisi par adhésion mais pour faire barrage à la présidente du Front national (FN).
De même, son socle politique composite reste solide : 93 % des Français proches de La République en marche (LRM) et 66 % des sympathisants du MoDem (la base de sa majorité parlementaire) jugent le bilan positif, mais aussi 68 % des sympathisants de l’Union des démocrates et indépendants (UDI), 51 % des Républicains (LR) et même 41 % des socialistes. Sans surprise, c’est du côté du FN et de La France insoumise (LFI) que le jugement est le plus négatif (78 % et 85 % respectivement).
Palmarès des réformes
L’analyse plus détaillée des grands domaines d’action confirme le constat global. Une majorité de Français estiment que l’action du pouvoir exécutif va « dans le bon sens » en matière de politique étrangère (63 %), d’aide aux entreprises (61 %), d’Union européenne (60 %), de lutte contre le terrorisme (57 %) et d’amélioration du fonctionnement de la vie politique (50 %). Dans trois domaines, le jugement est très partagé : lutte contre le chômage (49 % positif), réforme de l’éducation nationale (49 %) et lutte contre l’insécurité (47 %).
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