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Nature & environnement

Le préfet de Saône-et-Loire rejette un projet de ferme aux 4.000 bovins

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Militants de la Confédération paysanne manifestant contre le projet de ferme dite des "4.000 bovins" à Digoin (Saône-et-Loire) le 7 novembre 2017
Militants de la Confédération paysanne manifestant contre le projet de ferme dite des "4.000 bovins" à Digoin (Saône-et-Loire) le 7 novembre 2017
AFP/Archives - PHILIPPE DESMAZES

Un projet de ferme qui aurait pu accueillir plus de 4.000 bovins à Digoin, en Saône-et-Loire, auquel s'opposaient notamment la Confédération paysanne, des riverains et des associations de défense de l'environnement, a été rejeté par le préfet, ont indiqué vendredi ses services à l'AFP.

La demande de l'agriculteur "pour être autorisé à exploiter un élevage de 3.910 bovins destinés à l'exportation, 240 bovins à l'engraissement et 320 vaches allaitantes sur la commune de Digoin, est rejetée", selon l'arrêté daté de jeudi pris par le préfet de Saône-et-Loire.

La préfecture s'appuie notamment sur l'avis du Conseil départemental de l'environnement et des risques sanitaires et technologiques (Coderst), qui avait souligné des "antécédents très défavorables (de l'agriculteur) en matière de maîtrise des nuisances et de la capacité à respecter les obligations réglementaires applicables", précise le préfet dans son arrêté.

Des difficultés en matière de "respect du voisinage, de la sécurité et de la salubrité publiques" ou encore une distance trop faible de l'un des bâtiments avec le cours d'eau voisin ont aussi été pointés par la préfecture, qui s'inquiète notamment d'éventuelles nuisances olfactives ou d'une possible pollution des sols et des eaux.

La demande d'autorisation adressée en préfecture par l'éleveur, qui n'avait pu être joint vendredi, avait initialement pour but de régulariser un nombre de bovins déjà supérieur à ce qui était autorisé.

Mais le dossier avait "été établi moins dans un objectif de régularisation (...) que dans le but d'augmenter de manière manifestement disproportionnée (une) activité actuelle qui ne respecte déjà pas les dispositions réglementaires", avait critiqué le Coderst.

L'activité aurait consisté à "accueillir des bandes de jeunes bovins, pour mise en quarantaine sanitaire durant cinq semaines avant d'être exportés vers des centres d'engraissement en France ou à l'étranger", selon la demande d'autorisation, mentionnant les "pays du Maghreb (plus particulièrement Algérie, Maroc) et la Turquie".

L'exploitant dispose désormais d'un délai de deux mois pour contester la décision du préfet devant le Tribunal administratif de Dijon.

La direction régionale de l'environnement (DREAL) de Bourgogne Franche-Comté avait rendu en juillet dernier un avis favorable.

Mais le projet avait reçu en novembre un avis contraire du commissaire enquêteur, après une enquête publique d'un mois qui a vu affluer les observations, dont une pétition de l'association Agir pour l'environnement qui a recueilli plus de 68.000 signatures.

Brigitte Bardot avait dénoncé au mois d'août "la concentration de milliers de bêtes dans ces bâtiments de la honte".

"Ce centre d'allotement géant, suite logique à l'industrialisation des élevages et des abattoirs, n'est que de la poudre aux yeux des éleveurs", avait pour sa part pointé la Confédération paysanne, critiquant un projet qui "contribue à enfermer les éleveurs bovins dans un modèle qui a déjà conduit nombre d'entre eux au désastre".

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