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À Marseille, la saleté chronique gangrène la ville
Le boulevard Sauvage, dans le 14e arrondissement de la cité phocéenne, porte bien son nom.

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À Marseille, la saleté chronique gangrène la ville

Reportage

Par Coralie Bonnefoi

Publié le

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Dans la cité phocéenne, les services municipaux ne font pas face à la prolifération des déchets. Les grèves à répétition, le manque de civisme ou le sous-équipement expliquent la situation... mais aussi le clientélisme de la mairie, qui nettoie l'hypercentre en laissant les quartiers gérés par l'opposition dans la crasse.

Chaque mardi, jeudi et samedi, après le marché de la Plaine, ce coin mi-bobo mi-popu du Ve arrondissement de Marseille est le théâtre d'un ballet surréaliste qui, dans toute autre grande ville, ferait descendre les habitants dans la rue. Entre fruits pourris, tas de fripes et montagnes de cartons abandonnés sur place par les forains sous l'œil apathique de deux policiers municipaux, des sacs translucides s'ébrouent au gré des caprices du mistral. Bien sûr, plusieurs cantonniers sont là. Armés de balais, ils ramassent, ou pas, ces bouts de plastique qu'on croirait animés d'une vie propre. Une partie des sachets finit immanquablement par s'accrocher aux branches des tilleuls qui ornent la place. L'image d'un arbre décoré de sacs est tellement ancrée dans l'inconscient collectif marseillais qu'elle est même devenue le logo d'une bière locale… Marseille, ville la plus sale de France ? Difficile de ne pas répondre oui, tant la saleté colle à ses rues avec l'opiniâtreté d'un chewing-gum usagé à son trottoir.

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne