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Les 15 meilleurs cinémas indépendants de Paris

L'Escurial, havre du boulevard du Port-Royal, entre Ve et XIIIe arrondissements. Jean-Christophe Marmara/ LE FIGARO

Tandis que s'ouvre la 71e édition du Festival de Cannes, où le 7e art va briller de mille feux, Paris demeure «l'autre capitale du cinéma». Dans les années 1960, Paname était même considérée comme une gigantesque salle de cinéma à ciel ouvert. Forte de ses 420 écrans, la Ville Lumière reste une citadelle de la cinéphilie. Panorama des plus emblématiques cinémas de quartier qui résistent encore et toujours aux multiplexes.

Face aux multiplexes qui prospèrent dans la capitale, les cinémas indépendants fourbissent également leurs armes. Chaque cinéma de quartier parisien a su développer avec les années un caractère bien affirmé, une personnalité unique. Leur personnel met du cœur à l'ouvrage, avec une passion jamais démentie. Cela se sent, de la billetterie jusqu'à l'accueil en salle, en passant par les différents événements, rencontres-discussions ou avant-premières mises en place pour ramener les spectateurs vers le cinéma, à l'heure d'Internet, des réseaux sociaux et du streaming…

L'Escurial

Inauguré en 1911, cet établissement (l'un des plus anciens de Paris) est un cinéma indépendant d'art et d'essai qui place le contact humain au-dessus de tout. Son directeur, François Joannis, confirme: «C'est un endroit qui émet de bonnes vibrations! La preuve en est, nous avons découvert il y a quelques jours un adorable matou qui squatte le lieu, et qui ne veut plus en partir. D'ailleurs, je cherche activement son propriétaire…» L'Escurial était à l'origine un cinéma modeste, baptisé Le Royal, né dans un hangar. Ce n'est qu'en 1933 qu'il change de nom, devenant L'Escurial. «Un nom plus ronflant, hispanisant, pour attirer un nouveau public, précise Joannis. Aujourd'hui, le cinéma se bat avec ses armes: nous sommes un endroit humain. Ce ne sont pas des bornes qui accueillent les spectateurs. Nous organisons également des événements, comme par exemple une soirée courts-métrages le 29 mai prochain, à 20 h 30, l'occasion pour les gens de discuter sous les platanes, autour d'un petit buffet, à l'entracte…»

L'Escurial. 11, bd de Port-Royal (XIIIe). Tél.: 01 47 07 28 04.

Le Louxor

Le Louxor (Xe. Jean-Christophe Marmara/JC MARMARA / LE FIGARO

Voyage en Égypte assuré dans ce lieu rénové dans un style néo-égyptien comme en 1921. Outre la salle Youssef Chahine, il est plaisant de découvrir le plafond éclairé façon Vallée des Rois de la seconde salle qui porte le nom de deux réalisateurs: Jean-Henri Roger-Juliet Berto. La troisième, aux tons rouges, fauteuils clubs et voute en anse de panier, ravit les nostalgiques. Un bar Art déco permet des planches de charcuterie arrosées de boissons bio sur la terrasse avec vue imprenable sur le Sacré-Cœur.

Le Louxor. 170, bd Magenta (Xe). Tél.: 01 44 63 96 98.

Studio 28

Le propriétaire, Alain Roulleau, de l'unique salle montmartroise, née en 1928, veille sur l'esprit du lieu. Y planent les ombres de Dali et de Cocteau - voir ses lustres poétiques de la salle au rideau rouge. Aujourd'hui, on y vient pour les projections de raretés et d'avant-premières, les films destinés au jeune public et les expositions consacrées aux vedettes du 7e art

 Studio 28. 10, rue Tholozé (XVIIIe). Tél.: 01 46 06 47 45.

Les Fauvettes

Construit à l'emplacement de l'ancienne salle Les Fauvettes Gaumont-Gobelins, riche de cinq salles, le lieu s'affiche résolument moderne. Selon la volonté de Jérôme Seydoux, il propose des films du patrimoine, d'actualité, ainsi que des pièces de théâtre et des opéras retransmis en direct. Britannicus est programmé en juillet à la Comédie-Française. Le passe Gaumont-Pathé est accepté. Entre deux projections, on peut boire un verre au bar dans le patio central.

 Les Fauvettes. 58, av. des Gobelins (XIIIe).

Studio des Ursulines

Ce lieu précurseur des salles art et essai a été créé en 1925 par les acteurs Armand Tallier et Laurence Myrga. Ses fauteuils rouges accueillent aussi bien les enfants avec des films d'animation divers que les adultes pour les sorties «grand public» ou des soirées «ciné-club».

 Studio des Ursulines. 10, rue des Ursulines (Ve). Tél.: 01 56 81 15 20.

Mac Mahon

Grâce au Mac Mahon, ouvert en 1938, les Parisiens découvrent à la Libération tous les films américains dont ils ont été privés pendant l'Occupation. La salle donne son nom aux «mac-mahoniens», bande de cinéphiles au panthéon intransigeant (Raoul Walsh, Otto Preminger, Joseph Losey, Fritz Lang). Les Cahiers du cinéma et la Nouvelle Vague leur doivent beaucoup - Jean Seberg pousse la porte du Mac Mahon dans À bout de souffle de Godard pour voir Le Mystérieux Docteur Korvo d'Otto Preminger. Quatre-vingts ans après sa création, la petite salle (150 fauteuils) de la place de l'Étoile est toujours là, derrière sa façade de style Broadway (lettres noires sur fond blanc), et les stars américaines brillent toujours. Ces jours-ci, Audrey Hepburn et Cary Grant sont de passage à Paris dans Charade de Stanley Donen.

Mac Mahon. 5, av. Mac-Mahon (XVIIe). Tél.: 01 43 80 24 81.

Christine 21

Autrefois Studio Christine (le nom figure toujours sur la façade), puis Action Christine, le Christine 21, situé au numéro 4 de la rue éponyme du Quartier latin, fait depuis le début des années 1970 le bonheur des amoureux du cinéma de l'âge d'or hollywoodien. Mais pas seulement. Actuellement, deux cycles à découvrir: Génération technicolor (Duel au soleil, Le Chant du Missouri, Les Aventures de Robin des Bois…) et Destination Japon (Une femme dans la tourmente, L'Île nue, L'Empire des sens…). Pour les amateurs d'histoire, sachez que dans l'immeuble qui abrite les deux salles habitaient Denis Allain, médecin de Louis XIV, et, en 1780, Jean-Louis Carnot, commissaire de l'artillerie et de la marine à Toulon. Par ailleurs, la porte cochère du XVIIe siècle est classée et figure au répertoire des monuments historiques. Le patrimoine n'est pas que sur l'écran.

 Christine 21. 4, rue Christine (VIe). Tél.: 01 43 25 85 78.

Max Linder Panorama

Le Max Linder Panorama (IXe). Jean-Christophe Marmara/JC MARMARA / LE FIGARO

Moins clinquante que l'Art déco Grand Rex, la salle des Grands Boulevards attire tous ceux qui aiment les films en version originale. Son écran de 107 m2 (16 m de longueur) et ses trois niveaux (orchestre-mezzanine-balcon) profitent à une programmation qui alterne blockbusters et films d'auteur. Après Ready Player One de Spielberg, Senses, la chronique intimiste du Japonais Ryusuke Hamaguchi est à l'honneur.

 Max Linder Panorama. 24, bd Poisonnière (IXe). Tél.: 01 48 00 90 24.

Le Balzac

Dans le quartier des Champs-Élysées, face aux géants du luxe et de la mode, le Balzac fait de la résistance. Inaugurée en 1935, la belle salle circulaire continue de donner la part belle aux auteurs. Si elle fait aujourd'hui de la place à la musique et au «hors-film» (ciné-concerts, captation d'opéras et de spectacles), sa programmation cinéma est le plus souvent sans fausse note. Cette semaine, on s'y précipite pour voir Plaire, aimer et courir vite, le nouveau film de Christophe Honoré en compétition au Festival de Cannes. Honoré au Balzac, une évidence.

Le Balzac. 1, rue Balzac (VIIIe). Tél.: 01 45 61 02 53.

Le Champo

Le Champo (Ve). Jean-Christophe Marmara/JC MARMARA / LE FIGARO

Au coin de la rue Champollion et de la rue des Écoles, ce temple de la cinéphilie du Quartier latin est maintenant classé. Des générations d'étudiants ont découvert les grands classiques du 7e art dans ses deux petites salles chaleureuses. François Truffaut ou Claude Chabrol venaient y consulter leurs films favoris comme dans une bibliothèque. On aime ses grands cycles et ses nuits thématiques passionnées jusqu'au petit déjeuner du lendemain.

 Le Champo. 51, rue des Écoles (Ve). Tél.: 01 43 29 79 04.

La Filmothèque du Quartier Latin

Repris voilà dix ans par Jean-Max et François Causse, ce cinéma de la rue Champollion a trouvé un nouveau souffle grâce à ces orfèvres de la programmation (également distributeurs) qui allient la passion à l'expérience. Une excellente idée: accompagner les nouveaux films de rétrospectives de leurs auteurs (ainsi, actuellement, Wes Anderson). Des leçons de cinéma, des rencontres avec les artistes, des rééditions rares (actuellement,Charade): un complément de la Cinémathèque française à fréquenter sans modération.

 La Filmothèque du Quartier Latin. 9, rue Champollion (Ve). Tél.: 01 43 26 70 38.

Le Reflet Médicis

Avec ses trois salles, le Reflet Médicis achève de faire de la rue Champollion l'annexe cinéphilique de la Sorbonne. C'est là qu'on ira voir des films de recherche et découvrir des cinématographies étrangères peu connues. Critiques et artistes viennent souvent animer ces lieux hospitaliers. Et c'est là aussi qu'on peut assister à la rétrospective de la section Un certain regard du Festival de Cannes.

 Le Reflet Médicis. 3 rue Champollion (Ve). Tél.: 01 43 54 42 34.

L'Arlequin

Une des salles art et essai les plus prisées du quartier Saint-Germain-Saint-Sulpice. Elle a ouvert ses portes en 1934, dans un immeuble appartenant à EDF. En 1962, Jacques Tati la reprend et la baptise Arlequin. Elle devient le Cosmos en 1978 et sera le haut lieu du cinéma soviétique jusqu'en 1993, où elle retrouve son enseigne actuelle. Elle accueille toujours la Semaine du cinéma russe. Bien équipée pour accueillir les malentendants et les non-voyants, elle programme des films d'auteur bien choisis dans l'actualité.

 L'Arlequin. 76, rue de Rennes (VIe). Tél.: 01 45 44 28 80.

Le Majestic Passy

Même s'il ne le revendique pas haut et fort, cet établissement est le dernier cinéma du XVIe arrondissement. Son directeur, Éric Gernigon, s'en occupe avec ferveur et enthousiasme depuis trois ans. «Le Majestic Passy est vraiment un cinéma de proximité», estime-t-il. Même si cet attachant cinéma de quartier a souffert de l'ouverture du Pathé Beaugrenelle il y a cinq ans, l'équipe travaille à faire revenir les spectateurs avec des événements, comme la 11e édition du festival de cinéma espagnol «Differente», qui aura lieu du 20 au 26 juin prochain, en présence de réalisateurs et acteurs à chaque séance. «Comme notre hall d'entrée est assez vaste, confie le directeur, cela permet à nos spectateurs de prendre un verre et des petits fours ou de boire un café avant la séance.»

 Le Majestic Passy. 18, rue de Passy (XVIe). Tél.: 01 42 24 46 24.

L'Entrepôt

Longtemps dirigé par Frédéric Mitterrand, ce carrefour des arts et des cultures mélange animation de quartier et programmation intello, dans une atmosphère qui garde un petit parfum des années hippies. Un restaurant, des expositions, des conférences et trois salles de cinéma qui se partagent entre recherche, jeune public et répertoire.

 L'Entrepôt. 7, rue Francis-de-Pressensé (XIVe). Tél.: 01 45 40 07 50.

» INTERVIEW - I. Gibbal-Hardy: «Les cinémas indépendants ont une âme!»

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CONTREPOINT - Les cinémas ne sont pas des cantines!

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2 commentaires
  • Yoknapatawpha

    le

    Ça c'est Paris ! Paris est magique en effet :)

  • John Flyfucker

    le

    Oh ben alors, vous oubliez un cinéma "mythique et historique", le Saint André des Arts, ouvert en 1971, qui a fait découvrir dans ses trois salles des films et des cinéastes dont personne ne voulait, comme Tanner, Kusturica, Angelopoulos, Jarmush, Carax … et continue à faire la courte échelle aux films "à la marge", avec les projections "Découvertes" de films jamais vus nulle part !