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Percée inattendue contre la calvitie

Une calvitie.

Une chute de cheveux est considérée comme anormale lorsqu'une personne perd plus de 150 cheveux par jour pendant une assez longue période pouvant aller jusqu'à deux mois.

Photo : iStock

Radio-Canada

Un médicament conçu initialement pour traiter l'ostéoporose montre un effet stimulant important sur le développement des follicules capillaires d'hommes ayant subi une greffe de cheveux.

Un texte d'Alain Labelle

Cette percée fortuite pourrait éventuellement mener à la création d’un nouveau traitement contre la calvitie, estiment le Dr Nathan Hawkshaw et ses collègues du Centre de recherche en dermatologie de l'Université de Manchester au Royaume-Uni.

Des tests concluants ont été menés en laboratoire avec des échantillons contenant des follicules pileux du cuir chevelu de plus de 40 patients masculins ayant subi une greffe de cheveux.

Un travail de longue haleine

Cette équipe travaille depuis plusieurs années à la création d’un traitement bien toléré contre la calvitie, qui frappe entre 25 % et 30 % des hommes au début de la trentaine et 50 % à 50 ans.

À l’heure actuelle, il n’existe que deux molécules qui permettent de traiter l'alopécie androgénétique, cette perte graduelle des cheveux due à l'influence des hormones mâles : le minoxidil (Rogaine) et le finastéride (Propecia).

Ces médicaments produisent souvent des résultats décevants sur la repousse des cheveux et sont souvent accompagnés d’effets secondaires.

La seule autre option disponible pour ces personnes est la chirurgie de transplantation capillaire. En outre, la thérapie régénératrice du cheveu humain est l’un des champs de recherche les plus prometteurs.

D’un médicament à l’autre

Dans un premier temps, le groupe du Dr Hawkshaw s’intéressait à un vieux médicament immunosuppresseur, la cyclosporine A (CsA), utilisé depuis les années 1980 pour prévenir le rejet des organes transplantés et réduire les symptômes de maladies auto-immunes.

Il avait découvert que le médicament réduisait l'activité d'une protéine appelée SFRP1, un régulateur de croissance qui affecte de nombreux tissus, y compris les follicules pileux.

Toutefois, en raison de ses effets secondaires prononcés, la cyclosporine A n'a jamais été considérée comme un traitement contre la calvitie. Les chercheurs ont donc voulu trouver une autre façon de bloquer le fonctionnement de la fameuse protéine.

Après un travail de détective, le Dr Hawkshaw a découvert qu'un composé développé à l'origine pour traiter l'ostéoporose, appelé WAY-316606, ciblait le même mécanisme que la CsA en s'opposant spécifiquement à la protéine SFRP1.

Mieux, il est encore plus efficace que la cyclosporine A pour inhiber la SFRP1 sans ses effets secondaires.

« Le fait que ce nouvel agent, qui n'a jamais été envisagé dans un contexte de perte de cheveux, favorise la croissance des cheveux humains est excitant en raison de son potentiel extraordinaire », explique le Dr Hawkshaw.

Il pourrait un jour être efficace pour traiter les personnes qui souffrent de perte de cheveux.

Une citation de Dr Nathan Hawkshaw

Le détail de cette découverte est l’objet d’un article publié dans le journal PLOS Biology.

Le saviez-vous?

  • Un humain possède en moyenne 100 000 cheveux. Il perd normalement 50 à 100 cheveux par jour, avec des pointes atteignant 175 durant les changements de saison.
  • Une chute de cheveux est considérée comme anormale lorsqu'une personne perd plus de 150 cheveux par jour pendant une assez longue période pouvant aller jusqu'à deux mois.
  • Chez la femme, particulièrement après la ménopause, la perte des cheveux touche entre 40 % et 50 % des femmes.

De nombreux efforts

Plusieurs équipes de recherche à travers le monde tentent actuellement de trouver une solution à la perte des cheveux.

La thérapie régénératrice du cheveu humain est l’un des champs de recherche les plus prometteurs. En février dernier, des chercheurs japonais annonçaient la mise au point d'une technique de culture très rapide de follicules capillaires.

Cette thérapie consiste en gros à régénérer les follicules pileux, les petits organes qui permettent aux cheveux de pousser et de se soutenir. Le plus important obstacle que doivent surmonter les chercheurs dans ce champ de recherche est la préparation à grande échelle d’agrégations cellulaires connues sous le nom de germes de follicules pileux. Ces germes sont en quelque sorte l’endroit où naissent et se développent les cheveux.

En mars 2012, le dermatologue George Cotsarelis et ses collègues de l'Université de la Pennsylvanie ont mis en lumière le rôle d'une certaine protéine, la prostaglandine D synthétase, dans la perte des cheveux. Une première mutation génétique associée à la calvitie a été mise au jour en 2008.

En 2006, le processus moléculaire permettant à des cellules embryonnaires de devenir des cellules capillaires a été identifié par des chercheurs britanniques.

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