Après des semaines de crispations grandissantes, les premières lignes militaires sur la partie du Golan occupé par Israël ont essuyé un barrage d’une vingtaine de projectiles et de roquettes déclenché, selon l’armée israélienne, par les forces iraniennes de l’autre côté de la ligne de démarcation en Syrie. Les tirs n’ont pas fait de victimes et ont causé des dégâts limités, mais l’armée israélienne a déclenché « une action contre des objectifs iraniens en Syrie », a indiqué Avichae Adrae, un de ses porte-parole. « Toute intervention syrienne pour contrer cette action sera sévèrement réprimée », a-t-il aussi prévenu. L’OSDH (Observatoire syrien des droits de l’homme) affirme que les frappes israéliennes ont fait 23 morts.
De fortes détonations ont été entendues à Damas. La télévision a retransmis en direct des images de la capitale syrienne avec des projectiles lumineux dans le ciel et plusieurs missiles détruits, selon elle, par les systèmes anti-aériens.
Des échanges nourris de projectiles, qui auraient commencé dès ce mercredi soir, ont été rapportés de part et d’autre de la ligne de démarcation. Certains missiles israéliens ont touché des bases militaires, ainsi qu’un dépôt d’armes et un radar militaire, a rapporté l’agence officielle syrienne Sana sans préciser leurs emplacements. Et les batteries anti-aériennes syriennes ont abattu des dizaines de missiles israéliens, a-t-elle affirmé.
Selon le ministère de la Défense russe, l’armée israélienne a utilisé 28 avions et a tiré 70 missiles contre les infrastructures iraniennes en Syrie. Et d’ajouter que que dix autres missiles « sol-sol » avaient été tirés « depuis Israël ».
Accès de fièvre ou escalade ?
À l’heure actuelle, rien ne permet de dire si ces événements constituent simplement un accès de fièvre plus fort que les autres, ou s’ils marquent le début d’une escalade redoutée depuis des semaines, dans un contexte d’animosité à la suite de plusieurs opérations attribuées à l’armée israélienne contre des intérêts iraniens en Syrie.
Des tensions qui ont encore été avivées par les incertitudes autour de l’accord nucléaire conclu en 2015 par les grandes puissances avec l’Iran et
dénoncé par Donald Trump. Depuis des semaines, Israël se tenait prêt à de possibles représailles iraniennes venues de Syrie.