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Nouvelle-Zélande : on recherche, d'urgence, cueilleurs de kiwi

Une pénurie aiguë de main-d'oeuvre frappe la Nouvelle-Zélande, qui craint de voir ses millions de kiwis, fruit emblématique de l'île, pourrir faute de ramassage.

Par Leïla Marchand

Publié le 10 mai 2018 à 13:01

Si ce petit fruit poilu est originaire de Chine, c'est bien la Nouvelle-Zélande qui en a été le premier producteur à grande échelle et lui a donné son nom : le kiwi.

Mais le pays, qui en a produit encore 434.000 tonnes en 2016 d'après les chiffres de la FAO, ne sait plus où trouver les bras pour tous les ramasser.

Pour la première fois en dix ans, une pénurie aiguë de main-d'oeuvre a été officiellement déclarée dans la baie de Plenty, au nord-est du pays, où se trouve la grande majorité des exploitations.

Le ministère du Développement social a fait les comptes : la région a besoin de 1.200 travailleurs supplémentaires au cours du mois prochain pour cueillir et emballer ces fruits emblématiques de l'île, rapportent le « Guardian » et les médias locaux.

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Ce travail saisonnier est habituellement assuré en partie par les jeunes voyageurs étrangers qui peuvent disposer du Programme vacances-travail (« Working holiday visa »). Manque de chance, les étudiants internationaux - notamment indiens - se sont faits moins nombreux ces derniers temps, au moment même où les agriculteurs s'attendent à une récolte exceptionnelle, grâce à une météo particulièrement favorable.

Le volume prévu pour la récolte de kiwis cette année est d'environ 142 millions de cagettes, soit une augmentation de 19 % par rapport aux 120 millions de l'an dernier.

Travail exigeant

« La dernière chose que nous voulons, c'est que les fruits pourrissent sur les arbres ou le sol », a commenté la Première ministre Jacinda Ardern. Mais la campagne publicitaire lancée pour embaucher des travailleurs localement n'a rien donné.

Le travail de cueillette est exigeant physiquement, en plus d'être payé le salaire minimum (16,50 dollars NZ de l'heure), ce qui le rend peu attractif pour les locaux. Le taux de chômage dans la région est de plus relativement bas : 5,1 %.

Pour attirer les volontaires d'outre-mer, le gouvernement s'est décidé à assouplir temporairement ses conditions de visa. Avec un simple visa visiteur, tout étranger peut maintenant travailler en Nouvelle-Zélande, et ce jusqu'au 8 juin.

Boom de l'horticulture à venir

Mais le pays a tout intérêt à réfléchir à une stratégie de long terme pour attirer les travailleurs saisonniers, un boom de l'horticulture se profilant à l'horizon. « Il va y avoir de plus en plus de travail de ce genre dans cette industrie et si nous sommes confrontés un problème aigu dès maintenant, il ne fera qu'empirer au fur et à mesure que nous avancerons dans le temps », prophétise Michael Franks, PDG de Kiwifruit.

D'ici 2019, l'industrie devrait porter ses exportations à 1,8 milliard de dollars. Même si la Nouvelle-Zélande reste derrière la Chine en termes de production, la contribution de l'industrie du Kiwi à son PIB devrait augmenter de 135 % d'ici à 2030 pour atteindre les 2,04 milliards de dollars (1,71 milliard d'euros). Et nécessitera alors 14.329 travailleurs de plus.

Leïla Marchand

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