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10 mai 2018

Lever le voile sur la violence conjugale entre hommes

©Photo TC Media - Adeline Mantyk

Une chargée de cours de l’Université du Québec à Rimouski (UQAR), la Rimouskoise Cécily Tudeau, coordonne une recherche sur le sujet tabou de la violence conjugale chez les couples d’hommes en contexte de séparation.

Mme Tudeau mène cette recherche, qui émane de l’Université Laval, avec une équipe québécoise de 20 personnes. Elle explique que la violence dans les relations intimes ou amoureuses est un problème préoccupant, mais que la grande majorité des services offerts aux personnes qui vivent ou exercent cette violence est destiné aux couples hétérosexuels. « Il n’y a presque pas de services adaptés aux clientèles d’hommes en relation avec d’autres hommes. Dans l’émergence de l’ouverture à la diversité sexuelle, c’est nouveau qu’on reconnaisse la possibilité que des hommes soient en couples. Les intervenants s’adaptent au cas par cas, mais il n’y a pas d’intervention mise en place. »

Les objectifs de cette vaste recherche de trois ans sont, entre autres, de pouvoir créer différents outils pour des organismes qui s’occupent déjà de ces clientèles : « On veut offrir des pistes pour adapter les interventions, applicables par les intervenants dans les milieux. On souhaite aussi mettre en place des outils en ligne pour les hommes en séparation, en situation de violence conjugale ou en diversité sexuelle. »

30 hommes

Plusieurs personnes et organismes de la région font partie de la recherche, dont le professeur à l’UQAR Sacha Genest-Dufault, MAINS Bas-Saint-Laurent, l’organisme d’aide aux hommes en difficultés C-TA-C de Rimouski. La recherche est principalement financée par le Fonds de recherche du Québec - Société et Culture du gouvernement du Québec.

Pour le moment, l’équipe cherche à recruter 30 hommes de partout au Québec d’âges, de lieux variés, des personnes qui ont subi de la violence et qui ont exercé de la violence : « Il est très important de comprendre et reconnaitre que la violence n’est pas seulement physique, elle peut se manifester sous plusieurs formes, crier après quelqu’un, manipuler, faire du chantage. Notre but n’est pas du tout de les juger, mais de nous baser sur le vécu de chacun des volontaires. »

Mme Tudeau précise que toute participation ainsi que le contenu des entrevues sont strictement confidentiels, des noms fictifs seront utilisés pour permettre de n’identifier ni les lieux ni les personnes citées. Le recrutement devrait être achevé dans les prochains mois.

Pour les intéressés à faire partie de la recherche : Cécily Tudeau au 1-800-567-1283, poste 2271 ou cecily.tudeau.1@ulaval.ca

Préjugés

Mme Tudeau explique que le sujet suscite plusieurs préjugés, par exemple, que la violence est « normale » puisqu’il s’agit de deux hommes ou encore, « un homme ne peut pas être victime de violence par un homme » : «  Ça banalise davantage la violence que les hommes subissent, donc ils risquent d’être moins portés à aller cherche de l’aide. »

Elle ajoute que pour les hommes de la diversité sexuelle, une difficulté supplémentaire peut s’appliquer : « Avec l’homophobie et l’hétérosexisme de la société, c’est doublement plus difficile pour ces hommes de demander de l’aide, parce qu’il faut en plus dévoiler qu’on a une relation intime ou amoureuse avec un homme. »

Mme Tudeau précise que cette difficulté s’ajoute à celle que peuvent avoir les hommes hétérosexuels qui ont déjà, de par leur socialisation et la masculinité traditionnelle intégrée socialement, plus de difficulté à demander de l’aide.

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