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L'opératrice qui a pris l'appel de Naomi Musenga est "bouleversée", selon son avocat 

Document BFMTV - Me Grimaldi, l'avocat de l'opératrice du Samu qui a pris l'appel de Naomi Musenga, s'exprime sur BFMTV. Il revient sur les conditions de travail difficiles de sa cliente et sur son état d'esprit.

L'opératrice qui a pris l'appel de Naomi Musenga, morte le 29 décembre dernier après un appel négligé par le Samu, est "bouleversée", assure ce vendredi soir sur BFMTV son avocat Olivier Grimaldi. Il revient sur les circonstances dans lesquelles elle travaillait ce jour-là et sur la pression subie lors des fêtes de fin d'année. 

Naomi Musenga, jeune maman de 22 ans, avait appelé le Samu le 29 décembre dernier; dans l'enregistrement rendu public, la jeune femme avait déclaré avoir "très mal", assurant qu'elle allait "mourir". L'opératrice l'avait renvoyée vers SOS Médecin, après l'avoir raillée. Elle a depuis été suspendue

"Une journée de 12 heures"

"C'est une personne qui fait ce travail depuis 2009 à peu près, 2009-2010. C'est un agent confirmé, qui avait bien sûr fait une journée de 12 heures le 26", relate Me Grimaldi. "En Alsace c’est un jour férié, donc c’est un jour difficile. Ensuite, elle a travaillé deux jours consécutifs, et elle était sur la fin de son cycle de trois jours le 29 décembre."

L'enregistrement fait état d'une conversation entre l'opératrice et une femme du Centre de traitement des alertes des pompiers du Bas-Rhin. Me Grimaldi revient sur cette discussion, et rappelle que les qualifications étaient "douleurs abdominales d'une femme de 22 ans": 

"Leur échange, en réalité, c'est "Cette jeune femme est indisposée". (...) Quand vous avez 2000 appels en moyenne (...) par jour et qu'on vous dit 'J'ai mal au ventre' (...) c’est vrai que le premier réflexe c’est de penser qu’il n’y a pas d’urgence absolue et qu’il faut aller voir son médecin traitant." L'avocat tient cependant à préciser que ces chiffres "n'excusent rien". 

"Elle est énormément bouleversée", poursuit-il. Concernant l'enregistrement de la conversation, il explique que "quand vous la connaissez, c'est une dame qui parle comme ça, elle s'exprime comme ça." Selon lui, l'opératrice pense à "ne plus faire ce métier-là". Le procureur de la République de Strasourg a ouvert mercredi une enquête préliminaire
B.P.