Italie : Berlusconi « réhabilité » peut à nouveau être candidat

Tous les effets de la condamnation d’août 2013 de Silvio Berlusconi ont été annulés. Un coup de théâtre alors que les tractations continuent pour former un nouveau gouvernement.

 Rome (Italie), le 12 avril 2018. Silvio Berlusconi.
Rome (Italie), le 12 avril 2018. Silvio Berlusconi. REUTERS/Max Rossi

    Les crocodiles ont la peau dure. Silvio Berlusconi vient d'être « réhabilité » par le tribunal de Milan, selon le Corriere della Serra. Les effets de sa condamnation en août 2013 pour fraude fiscale dans l'affaire Mediaset ont été annulés, ce qui concrètement veut dire que le « cavaliere », 81 ans, peut à nouveau être candidat s'il le souhaite en cas d'élection. Il aurait initialement dû attendre 2019 pour être autorisé à se présenter. En mars dernier, il n'avait pas pu être candidat aux législatives du fait de cette inéligibilité.

    Forza Italia, le parti de Silvio Berlusconi, s'est évidemment félicité de cette décision. «La fin d'une injustice qui a duré 5 ans », écrit-il sur Twitter.

    Depuis les élections du 4 mars, où Forza Italia avait fait alliance avec La Ligue (extrême droite), l'Italie cherche une majorité gouvernementale. Mercredi soir, Silvio Berlusconi, qui a dirigé la droite italienne pendant 25 ans, a ouvert la voie à la formation d'un tel gouvernement en donnant son feu vert à un accord entre son allié, la Ligue, et le M5S.

    «Une bonne nouvelle pour lui »

    Mais les discussions ne sont pas simples entre les deux formations eurosceptiques et antisystèmes. Si les tractations entre la Ligue et le Mouvement 5 étoiles venaient à échouer pour former un nouveau gouvernement, des élections pourraient avoir lieu. « Soit on conclut, soit on vote », a ainsi mis en garde Matteo Salvini, patron de la Ligue, mercredi dernier.

    « Berlusconi qui revient, c'est une bonne nouvelle pour lui, et je suis vraiment heureux, et surtout pour la démocratie », a réagi Matteo Salvini cité par El Corriere della Serra, à l'annonce de la « réhabilitation » de son allié.

    En Italie, la loi autorise un condamné à demander sa réhabilitation trois ans après qu'il a fini de purger sa peine. Silvio Berlusconi a été condamné en août 2013 à quatre ans de prison ferme. Cette peine a été commuée et il a dû effectuer quatre heures de travail hebdomadaire pendant un an dans une maison de retraite qui accueille aussi des malades mentaux. L'ex-Cavaliere restait toutefois inéligible pour une durée de six ans et avait interdiction d'exercer un mandat public en vertu d'une loi anticorruption Severino.