Saint-Ouen : les Puces, 150 ans d’histoire en photos

Une exposition de clichés retrace l’évolution et les lieux mythiques du marché aux Puces, qui attirent jusqu’à 5 millions de visiteurs par an.

 Saint-Ouen. Entrée des marchés Biron et Vernaison, années 1950.
Saint-Ouen. Entrée des marchés Biron et Vernaison, années 1950. © Collection Archives Municipal

    C'est un voyage dans le temps que propose l'office de tourisme de Plaine Commune jusqu'au 31 mai, avec l'exposition « L'histoire du marché aux puces de Paris Saint-Ouen » : de l'arrivée des premiers chiffonniers chassés de Paris en 1870, en passant par la sédentarisation progressive des marchands au début des années 1920 jusqu'à l'essor de ce lieu incontournable, devenu en 150 ans le 4e site touristique de France avec près de 5 millions de visiteurs par an.

    L'exposition a été réalisée dans le cadre du label « Villes et Pays d'art et d'histoire » décerné par le ministère de la Culture, et décroché en 2014 par Plaine Commune.

    Une trentaine de photographies, d'époque et d'aujourd'hui, font revivre l'épopée des quatorze marchés qui s'étendent sur sept hectares : un véritable royaume des antiquaires et un paradis pour les chineurs.

    « Nous avons souhaité révéler l'ambiance fourmillante du marché, ses objets emblématiques, ses lieux atypiques comme La Louisette où a chanté Édith Piaf, la Chope de Saint-Ouen avec Django Reinhardt qui y a beaucoup joué », détaille Charlotte Saint-Jean, animatrice de l'architecture et du patrimoine à Plaine commune.

    « Ce marché, c'est un musée »

    Patrick Belvisi, pucier de 1983 à 2014

    /LP/R.C.
    /LP/R.C. © Collection Archives Municipal

    Patrick Belvisi, pucier au marché Biron de 1983 à 2014, est désormais directeur de l'événementiel de ce lieu, certainement le plus prestigieux des Puces de Saint-Ouen. Il a suivi l'évolution contemporaine du marché.

    « Le marché Biron est celui qui offre la plus grande diversité de marchandises d'époque. Ce marché est un musée. Quand j'étais pucier, je vendais du XVIIIe siècle, du XIXe siècle. Je chinais dans toute la France. L'endroit secret ou la caverne d'Ali Baba, ça n'existe pas !

    » J'achetais quand ça me plaisait et je revendais. J'ai déjà eu des meubles précieux, mais sans forcément le savoir. Un jour, on me réserve une paire de canapés. Je les livre et les acheteurs me disent : « Vous savez ce que c'est ? Vos canapés ont fait partie du mobilier de la Villa Médicis à Rome. Ils valaient beaucoup plus chers que le prix qu'ils avaient payé. Mais bon, c'est le jeu !

    » J'ai aussi reçu des célébrités, sans le savoir ! Un jour, une femme entre, me demande quelques informations sur un miroir de Murano et quitte la boutique. Juste après, un homme arrive et négocie le miroir. Il me lance alors : Je l'achète pour Madonna. Je lui réponds que je suis étonné qu'elle l'achète sans l'avoir vu et il me dit : Mais si, vous venez de la renseigner.

    » Autrefois, il n'y avait qu'une clientèle de connaisseurs. Aujourd'hui, il faut aider les clients à se projeter, les mettre en situation. Je faisais en sorte que mon stand soit une pièce : tantôt un salon, tantôt une cuisine ou une salle à manger. »

    » Internet a tout bouleversé. Beaucoup de ventes se concluent sur la Toile, mais des gens ont encore besoin de voir l'objet ! Le plaisir et l'intérêt de décorer son intérieur avec de beaux objets ont aussi moins d'importance que par le passé. Même s'il reste toujours un public de passionnés ! »

    « L'histoire du marché aux puces de Paris Saint-Ouen », jusqu'au 31 mai à l'Office de tourisme Plaine Commune Grand Paris (124, rue des Rosiers). Du lundi au dimanche de 9 h 30 à 13 heures et de 14 heures à 18 heures. Ouverture des marchés aux puces samedi de 9 heures à 18 heures, dimanche de 10 heures à 18 heures et lundi de 11 heures à 17 heures (sauf jours fériés).