Les Matins de France Culture au Festival de Cannes avec Julie Gayet

Cate Blanchett à la 71ème édition du festival de Cannes en mai 2018 ©AFP - ANTONIN THUILLIER / AFP
Cate Blanchett à la 71ème édition du festival de Cannes en mai 2018 ©AFP - ANTONIN THUILLIER / AFP
Cate Blanchett à la 71ème édition du festival de Cannes en mai 2018 ©AFP - ANTONIN THUILLIER / AFP
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En direct du festival de Cannes, Guillaume Erner accueille Julie Gayet, actrice, productrice, directrice de la société de production Rouge International, présente à Cannes pour le documentaire « The state against Mandela and the others »

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Paraît-il que Cannes ne serait plus Cannes. Transformé en simple vitrine promotionnelle pour ses partenaires commerciaux, le Festival aurait cessé d’intéresser. Il s’en passe pourtant des choses à Cannes cette quinzaine, ou du moins il s’y joue des enjeux importants en cette année si particulière pour l’industrie du cinéma : néo-netflix et post-Weinstein, le septième art est sommé de réinventer son modèle et de repenser ses pratiques. 

Entre les réalisatrices et les réalisateurs il y a, par exemple, des questions de budget. Celui d'un homme c'est 4,7 millions d'euros en moyenne et 3,5 millions pour une femme. Et il y a le type de film, le budget, il y a beaucoup de choses. Sur l'égalité salariale, on n'est pas là.

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On a la sensation que ça change, mais quand on regarde les chiffres, la réalité n'est pas telle. On pense, on pourrait le dire, mais non. On est encore qu'à 27% en France et c'est, cocorico, une spécificité française. Dans le monde c'est plutôt 9%, il y a des pays où il y en a qu'une, la Corée, le Japon... Aux Etats-Unis c'est 10% mais quand on regarde les blockbusters, ça tombe à 3%

Sur les tournages, il y a 90% de femmes et les 10% d'hommes sont plus payés que les femmes pour ces mêmes métiers. 

C'est un acte politique de faire des films, de dire les choses, un point de vue. Dans les choix des films que l'on produit dans ma société de production, c'est souvent des films qui ont du sens, où on essaye de faire bouger les lignes, mais jamais frontalement, toujours avec de l'humour. 

De la défense des minorités au combat des femmes, des stigmates de l’Apartheid sud-africain aux traumatismes des camps de la mort maoïstes, ce Festival de Cannes 2018 propose à ses critiques une sélection de combat, à l’image de celui qu’il a engagé contre lui-même.

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