
Les écoutes judiciaires – dites « interceptions de sécurité » – sont devenues une pratique courante d'enquête. On comptait, en 2006, 450 000 réquisitions de juges d'instruction ou de membres du parquet à la police et à la gendarmerie ; contre 650 000 en 2012, soit 44 % de plus.
Une réquisition judiciaire comprend en général plusieurs demandes : les interceptions de sécurité proprement dites étaient ainsi au nombre de 35 000 en 2012 (soit 75 % de plus que six ans plus tôt), les « prestations annexes », comme les fadettes, les facturations téléphoniques détaillées, 5 500 000 (+ 22 % par rapport à 2006), et 12 000 demandes de géolocalisation – qui n'étaient pas disponibles six ans plus tôt.
Chaque interception de sécurité correspond à un seul numéro écouté, auquel il faut évidemment ajouter les « écoutes incidentes », les correspondants qui appellent ou sont appelés.
45 MILLIONS D'EUROS
Ces 650 000 réquisitions judiciaires ont coûté à l'Etat 36,5 millions d'euros en 2012 – soit paradoxalement 5 % de moins qu'en 2006, après une négociation musclée avec les opérateurs de téléphonie : c'est en fait l'Etat qui fixe le prix des interceptions – et qui, jusqu'à il y a peu, les payait avec mauvaise grâce, voire pas du tout. Pour 2013, l'estimation du coût pour la justice tourne autour de 45 millions d'euros.
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