Attaque à Paris : «J’ai vu une femme à terre, poignardée»

Milan, 19 ans, était présent dans le quartier de l’Opéra à Paris (IIe) samedi soir lors de l’attaque.

 Paris IIe, le 12 mai.  Après l’attaque dans ce quartier touristique, un policier raccomppagne un couple de passants.
Paris IIe, le 12 mai. Après l’attaque dans ce quartier touristique, un policier raccomppagne un couple de passants. AFP/Geoffroy VAN DER HASSELT

    « Je sortais du métro Quatre-Septembre quand j'ai aperçu un attroupement avec des gens qui couraient dans tous les sens. Il était 20 h 50 », nous a confié hier soir Milan, 19 ans, présent dans le quartier de l'Opéra, très fréquenté comme tous les samedis soir. Un quartier où il vit. Il a longé la rue du Quatre-Septembre puis a tourné dans la rue de la Michodière.

    « Je suis allé voir des voituriers. J'ai enlevé mes écouteurs et j'ai vu une femme à terre, poignardée, poursuit le même témoin. Quelqu'un était en train de prendre son pouls. Un cycliste est sorti d'un hôtel avec plein des bandages dans les mains. »

    Coups de feu

    Selon Milan, la victime, encore consciente, avait les cheveux grisonnants et était « âgée d'une soixantaine d'années », avance-t-il. « J'ai vu du sang partout. Elle était blessée à la jambe, j'ai entendu qu'elle était touchée au cou mais ça, je n'ai pas réussi à voir », indique le même jeune homme. Puis il a entendu des coups de feu. « Je suis parti dans cette direction et j'ai croisé un policier portant un gilet pare-balles, nous relate Milan. Il m'a demandé où était la victime… » Le jeune homme marque une pause, sous le choc, puis soupire : « J'espère que cette femme va s'en sortir. »

    Attaque dans Paris : un témoin raconte

    A 20 h 45, dans ce même quartier de l'Opéra, Alexis prenait un verre en terrasse avec sa mère. « A ce moment-là, on a entendu des coups de feu, nous raconte ce jeune Parisien de 24 ans. J'ai été très marqué par les attentats du 13 Novembre. On s'est tous regardés. Le responsable du restaurant nous a dit : Rentrez! Rentrez! » Selon Alexis, sa mère et lui, ainsi que plusieurs personnes sont restées confinées pendant une heure dans les toilettes de l'établissement. « Quand je suis sorti, j'ai vu un homme mort dans une mare de sang, sur le dos, sans savoir de qui il s'agissait », relate encore Alexis.

    Le jeune Parisien respire et confie enfin : « Ça peut arriver à tout le monde, je le savais déjà. De le voir en vrai, c'est extrêmement effrayant. Je ressens un mal-être vraiment bizarre. »