PHOTOS. De Gaulle, Chirac, Sarkozy, Macron... retour sur 50 ans de vacances présidentielles dans le Var

Emmanuel Macron sera le huitième chef de l'état à séjourner dans un fort dédié, depuis 1968, à l'accueil des Présidents.

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D. Z. Publié le 03/08/2018 à 17:00, mis à jour le 03/08/2018 à 17:25

>> LIRE. Emmanuel Macron en vacances à Brégançon à partir du week-end prochain

À quelques encablures du cap Bénat, face à la magnifique plage de Brégançon, se dresse cette fière citadelle. Le premier locataire de l'élysée à fréquenter, très brièvement, le fort varois fut le général de Gaulle.

Il y passa une nuit, en août 1964. Et ne revint jamais (lire ci-dessous). Néanmoins, à la suite de cette visite, le fort fut officiellement, et par décret, promulgué, le 5 janvier 1968, « résidence officielle des présidents de la République ».

Les successeurs du Général en firent donc leur villégiature. Georges Pompidou et Valery Giscard d'Estaing souvent, François Mitterrand beaucoup plus rarement.

Sous la présidence de Jacques Chirac, le fort borméen reprit de la hauteur, avec la venue d'innombrables admirateurs et curieux venus découvrir un président fan de bains de foule, tandis que son successeur, Nicolas Sarkozy, local de l'étape, allait rapidement s'engouffrer dans la brèche.

Le quinquennat de François Hollande a éteint rapidement la fascination du public pour ce lieu mythique.

Qu'en sera-t-il sous la présidence d'Emmanuel Macron? Début de réponse dès ce soir...

En attendant, retour sur 50 ans de vacances présidentielles.

Le général de Gaulle n’y passa qu’une seule nuit, dans un lit trop petit    

Durant l’été 1964, le général Charles de Gaulle vient présider les cérémonies du 20e anniversaire du Débarquement en Provence. Il va passer une nuit au fort de Brégançon, hâtivement aménagé pour la circonstance.

Une mauvaise nuit, dit-on, dans un lit trop petit, et agressé par une invasion de moustiques. Il va demander son réaménagement. En 1968, par décret, René-Georges Laurin, à l’époque député, parvient à faire classer Brégançon «résidence présidentielle». Le Général n’y reviendra jamais.

Georges Pompidou en promoteur d’art moderne

Si le général de Gaulle a fort peu profité des charmes du fort de Brégançon, le président Pompidou, élu le 20 juin 1969, va beaucoup aimer, lui, ce site exceptionnel. Il y vient, avec son épouse, dès qu'il peut s'échapper de Paris.

Claude et Georges Pompidou sont en fait les premiers à bénéficier de la résidence, dont les travaux d'aménagement se sont achevés en 1968.

Les Pompidou, qui vont séjourner à Brégançon les étés 1969, 1970 et 1971, organisent notamment une journée portes ouvertes à l'attention des journalistes.

Ces derniers ne sont pas autorisés à entrer dans le bâtiment, mais l'opération est l'occasion pour le Président de se montrer sans cravate - une gageure pour l'époque - et un moyen pour son épouse de s'afficher dans une tenue moderne.

La première dame de France va également se charger de repenser entièrement la décoration intérieure d'un fort jusque-là bien austère.

Elle fait appel notamment au designer Pierre Paulin, qui s'était illustré auparavant en relookant les appartements privés du palais de l'Élysée.

Les vacances du Président Pompidou au sommet de l'îlot rocheux vont prendre fin en août 1973, moins d'un an avant sa disparition.

Valéry Giscard d’Estaing s’y sentait tellement bien

Après Georges Pompidou, trois ans de calme vont suivre à Brégançon, avant que la flamme tricolore ne soit hissée de nouveau au-dessus du fort, lors du premier séjour de Valéry et Anne-Aymone Giscard d'Estaing. VGE est élu à la présidence de la République le 27 mai 1974. Ce n'est donc que deux ans plus tard qu'il se rend à Brégançon pour y passer les vacances de Pâques, puis les vacances d'été.

Le couple s'installe progressivement et fait procéder à quelques aménagements. Il fait notamment creuser une terrasse et construire un dôme dans la salle à manger.

Fréquemment, jusqu'en 1981, baignades au pied du fort, promenades aux alentours ou participation aux manifestations locales rythment, en toute simplicité, l'été du couple présidentiel.... ou presque !

Car, quelques semaines avant la démission de son Premier ministre, Jacques Chirac, celui-ci est invité avec son épouse au fort pour dîner. Et ce en compagnie du professeur de ski nautique du Président. Mais le futur chef de l'État vit très mal de voir son épouse Bernadette installée sur un tabouret pendant que le Président et son épouse disposent de fauteuils. Un épisode qu'il vit comme une « humiliation ».

Valéry et Anne-Aymone Giscard d'Estaing vont continuer à se rendre à Brégançon trois fois dans l'année : une semaine l'été, à la Pentecôte, et un week-end pendant l'hiver.

François Mitterrand au crépuscule de sa vie

En 1981, l'histoire intime entre les Présidents et le fort s'arrête net. François Mitterrand, élu le 10 mai, va seulement mettre à profit Brégançon pour y recevoir des hôtes internationaux, comme le chancelier allemand Helmut Kohl, en 1985.

L'année suivant, il y passera les fêtes de fin d'année.

Mais il n'apprécie que modérément le climat méditerranéen, préférant largement celui des Landes... même si le chef de l'État aime venir séjourner dans la villa grimaudoise de son vieil ami, André Rousselet.

C'est néanmoins au fort de Brégançon que François Mitterrand organise sa dernière conférence de presse en tant que président de la République, en avril 1995, notamment pour éteindre les rumeurs sur la maladie qui allait l'emporter.

Chirac: le plus fidèle d’entre tous

Après 14 ans de quiétude, Brégançon retrouve, en 1995, son animation estivale. Sous Jacques Chirac, élu le 17 mai, c'est en effet un nouveau changement de programme. Et c'est en famille que le Président va y séjourner fréquemment. Jacques Chirac s'y installe peu après son élection, dès le mois d'août, participant notamment au 50e anniversaire du Débarquement de Provence.

Puis, le président de la République retrouve le fort à intervalles réguliers, accompagné de son épouse, Bernadette, de Claude, sa fille, et de son petit-fils Martin, mais aussi d'Alain et Isabelle Juppé, invités à deux reprises.

Les Chirac vont être, pendant de longues années, de fidèles Varois. Bernadette a ses habitudes à Bormes-les-Mimosas et à l'église Saint-Trophyme. Entre deux bains de foule, Jacques Chirac travaille, reçoit… Et fait la joie des photographes, déambulant notamment en sandales et chaussettes.

Bernadette Chirac adore le corso fleuri de Bormes et le couple ne manque jamais une messe dominicale. Acclamations de rigueur lors de la visite des époux Chirac.

En 2001, il reçoit à Brégançon le président algérien Abdelaziz Bouteflika pour déjeuner afin d'apaiser les relations franco-algériennes après que ce dernier ait traité les harkis de « collabos ».

Le couple Chirac va également laisser une empreinte décorative, notamment dans l'antichambre et le salon vert.

Nicolas Sarkozy en mode sportif

Avec Nicolas Sarkozy, élu le 16 mai 2007, nouveau changement de style pour la résidence présidentielle ! Cette fois-ci, c'est le sport qui va entrer dans le fort.

Jogging systématique au petit matin pour un « jeune » président de la République, venu à Brégançon dès les jours suivants sa victoire à la présidentielle. Son fils Jean et des amis étaient du voyage. Son ex-épouse Cécilia aussi.

Adepte également de longues balades en vélo régulières, Sarko est toujours entouré d'innombrables admirateurs qui l'attendent à son retour au fort.

La presse parle d'un « nouveau style de communication présidentielle ».

Longs séjours l'été en juillet, petites escapades et week-ends le reste de l'année : au Lavandou, le Cap Nègre est la deuxième maison du couple Sarkozy-Bruni. Le chef de l'État se rend en effet dans la propriété familiale des Bruni Tedeschi, copropriété de sa nouvelle épouse, Carla.

Néanmoins, il continue à se rendre au fort de Brégançon, en particulier à l'été 2011, où il est pris en photo sur la plage aux côtés de son épouse, enceinte.

François Hollande: pas son point fort

Les relations entre François Hollande, élu le 15 mai 2012, et le fort de Brégançon, ont été brèves, mais tumultueuses.

Au tout début de son mandat, le président de la République se plie à la tradition. Durant l’été 2012, il passe quelques jours de vacances avec sa compagne, Valérie Trierweiler.

Mais le couple n’apprécie guère la pression médiatique. Le 12 octobre 2013, il annonce sa décision d’ouvrir le fort au public.Lequel restera cependant une résidence officielle du président de la République.

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Var-Matin

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