Des chercheurs allemands ont découvert du plastique au coeur de la banquise de l'Arctique. Des milliers de microparticules y ont été piégés et seront relâchées dans les eaux quand la glace va fondre. Leur minuscule taille rend leur collecte très difficile. En revanche, les micro-organismes marins vont pouvoir très facilement les ingérer.  

Le plastique est partout. Dans nos assiettes, dans les océans et aussi au cœur de la banquise, à des niveaux records. En faisant fondre des échantillons de banquise prélevés dans la zone arctique, des chercheurs allemands viennent en effet de découvrir que du plastique y était piégé. Jusqu’à 12 000 micro particules dans un seul litre d’eau. Un niveau deux à trois fois supérieur par rapport aux précédentes recherches.
Au total, 17 sortes de plastiques ont été retrouvés. Il s’agit principalement de polyéthylène et de polypropylène utilisés dans les bouteilles, les sacs et les emballages. Mais de l’acétate de cellulose (issu des filtres de cigarette), du nylon, du polyester et de la peinture ont également été trouvés. Pour arriver jusqu’au pôle Nord, ces particules ont été transportées par les courants marins depuis notamment l’immense amas de déchets qui flotte au milieu du Pacifique Nord baptisé le "7ème continent".
Six fois plus petits qu’un cheveu
On parle ici de microparticules de plastique car leur taille est inférieure à cinq millimètres. Les deux tiers mesurent même un vingtième de millimètre au maximum, soit six fois moins qu’un cheveu humain. "Cela signifie qu’ils pourraient facilement être ingérés par les micro-organismes de l’Arctique", souligne Ilka Peeken, co-auteure de l’étude. "Personne ne sait de façon certaine à quel point ces particules minuscules de plastique sont dangereuses pour la vie marine, ou à terme pour les humains".
Il est en revanche certain que lorsque la banquise va commencer à fondre, ces microplastiques vont être relâchés dans les eaux et venir s’ajouter aux 9 millions de tonnes de plastique qui rejoignent les océans chaque année. C’est l’équivalent d’un camion benne qui se décharge chaque minute. À ce rythme-là, les experts estiment qu’il y aura plus de plastique que de poissons dans l’océan d’ici 2050.
Concepcion Alvarez, @conce1

Découvrir gratuitement l'univers Novethic
  • 2 newsletters hebdomadaires
  • Alertes quotidiennes
  • Etudes