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RDC: 400.000 enfants risquent de mourir de malnutrition sévère

Parmi les pratiques nutritionnelles préconisées par l'Unicef, l'allaitement obligatoire pendant les six premiers mois des nourisson. Thomas Mukoya/REUTERS

Des tensions intercommunautaires dans le Kasaï, au centre de la République démocratique du Congo, menacent la survie des habitants de cette province parmi les plus pauvres du pays. L'Unicef appelle la communauté internationale à financer une aide humanitaire durable.

Dans la crise politique et sanitaire qui ravage la région du Kasaï, au centre de la République démocratique du Congo, les enfants sont en première ligne. Ils sont 770.000 à souffrir de malnutrition aiguë. 10% des enfants de moins de cinq ans sont concernés. Dans un rapport publié jeudi, l'Unicef appelle la communauté internationale à financer une aide humanitaire durable.

«La seule chose qui nous manque aujourd'hui, ce sont des fonds pour atteindre l'ensemble des enfants qui ont besoin de notre aide», écrit Gianfranco Rotigliano, représentant par intérim de l'Unicef en République démocratique du Congo. Si les interventions humanitaires ne s'intensifient pas, 400.000 enfants risquent de mourir de malnutrition sévère.

L'organisation estime les besoins à 88 millions de dollars. Cette somme est composée de 45,5 millions de dollars dédiés la nutrition, 17,2 millions à une intervention rapide face aux mouvements de population, 9,2 millions à l'accès à une eau saine et une bonne hygiène, 7 millions à la protection de l'enfance et 5,3 millions à l'éducation.

224 centres de santé pillés

Les événements qui ont mené à cette crise ont commencé en août 2016, lorsqu'un chef local, Jean-Pierre Épandit, est tué par les forces de l'ordre après avoir organisé une révolte contre le président de la RDC, Joseph Kabila. Des tensions intercommunautaires éclatent alors dans le Kasaï central et des milices se forment contre l'armée. Rapidement, le conflit s'étend aux quatre autres provinces de la région: le Kasaï oriental, Lomami, Kasaï, et Sankuru. Alors que ces cinq provinces comptaient déjà parmi les plus pauvres du pays, la violence du conflit a empiré la situation et multiplié les effets de la crise sanitaire.

Des centaines de milliers de personnes ont dû quitter leur village pour échapper aux milices et se réfugier dans la brousse, rendant leurs conditions de vie encore plus difficiles, sans accès à l'eau potable, aux soins de santé et à l'éducation. Ces derniers mois, les déplacés ont profité de l'accalmie récente pour rentrer chez eux. Problème: après avoir raté la période des semailles en 2017 et perdu trois saisons consécutives de récoltes, ils n'ont plus rien à manger. L'ONU estime aussi que 224 centres de santé ont été pillés, brûlés ou détruits, et 500 écoles attaquées, réquisitionnées ou détruites.

Problèmes d'accès à une eau saine

Au-delà de la famine, le Kasaï fait face à une réelle crise sanitaire, avec des épidémies de rougeole (9.000 personnes touchées depuis janvier 2017) et de choléra (4.944 cas signalés dans quatre des cinq provinces de la région). Pour tenter d'y répondre, l'Unicef a vacciné deux millions d'enfants contre la rougeole. 71.500 souffrant de malnutrition sévère ont été pris en charge depuis début 2017.

Par ailleurs, des aliments thérapeutiques contre la malnutrition sont distribués dans les centres de santé et les hôpitaux. L'Unicef a aussi entrepris de former les mères et les agents de santé locaux à de meilleures pratiques nutritionnelles, notamment pour les enfants de moins de cinq ans. Parmi elles, l'allaitement obligatoire pendant les six premiers mois d'un nourisson. En ce qui concerne l'accès à une eau saine, l'organisation construit et répare les différentes sources d'eau et latrines, et distribue des comprimés de purification de l'eau.

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85 commentaires
  • Nixnutz14

    le

    On ne fait pas d'enfant (s) quand on ne peut pas les nourrir, c'est compliqué à comprendre ?

  • toutptite

    le

    Ne pas reconnaître que la démographie en Afrique entraîne ces phénomènes malheureux est irresponsable ! j'ai appris à nager dans le Niger à 7 ans à Markala , nous habitions, à proximité du barrage de Sansanding qui en fait est à Markala, près de Ségou au sud de Tombouctou....je sais de quoi je parle !!!! j'ai bientôt 77 ans !

  • trollhébus

    le

    Il faut savoir que plus un pays est pauvre et souffre des guerres, plus les gens y font d'enfants avec le seul espoir d'en garder quelque uns vivant, c'était le cas en FRANCE dans la première partie du vingtième siècle et avant!

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