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Mort de Naomi : l'opératrice qui a pris l'appel explique être "sous pression en permanence"

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L'opératrice du Samu de Strasbourg mise en cause dans la mort de Naomi Musenga en décembre 2017 se défend. Interrogée par M6 ce dimanche, elle explique que les agents qui répondent au téléphone sont "sous pression en permanence". Elle s'inquiète aussi du "lynchage" public dont elle fait l'objet.

Un centre de régulation du Samu (illustration). Un centre de régulation du Samu (illustration).
Un centre de régulation du Samu (illustration). © Maxppp - XAVIER DE FENOYL

Pour la première fois depuis que l'affaire Naomi Musenga a éclaté, l'opératrice du Samu de Strasbourg qui a pris l'appel de la jeune femme s'est expliquée au micro de M6, ce dimanche dans l'émission 66 Minutes. Lors de l'échange enregistré le 29 décembre 2017 entre l'opératrice et Naomi Musenga, l'agente répond sur un ton moqueur et méprisant, avant de renvoyer la jeune femme vers SOS Médecins. Transportée plusieurs plus tard aux urgences, elle est décédée. 

L'opératrice du Samu, qui s'exprime anonymement, reconnaît que sa réponse à l'appel de Naomi : "Dans les conditions, on peut dire qu'elle est malvenue". Elle met en cause des "conditions de travail pénibles" : "Ça suffit de porter sur le chapeau pour le système (...) On est sous pression en permanence. On travaille douze heures d’affilée. Je peux rester deux ou trois heures accrochée à mon téléphone, parce que je n’ai pas le temps de me lever tellement ça déborde de partout (...) On n'arrête pas , on raccroche et on décroche..."

Le 10 mai, Christophe Gautier, directeur général des Hôpitaux universitaires de Strasbourg, a pourtant estimé que, selon les premiers éléments de l'enquête administrative, "le planning de travail de l'opératrice ne laissait pas apparaître de "condition particulière" le 29 décembre 2017. Selon lui, l'enquête s'achemine "vers un élément de faute personnelle".

Je suis lynchée sur la place publique"

Autre aspect abordé dans l'entretien, la vague de protestation sur les réseaux sociaux et les débordements qui vont avec : "Je suis lynchée sur la place publique. Je pense que si les gens connaissaient mon visage et mon nom, je ne serais plus de ce monde aujourd’hui". L'opératrice, suspendue à titre conservatoire par la direction de l'hôpital, reste chez elle. Elle explique que "des collègues ont eu des menaces" et s'inquiète : "les équipes qui vont intervenir sur le terrain risquent aussi de se faire caillasser." Des agents du Samu ont en effet été menacés sur les réseaux sociaux. Ils ont porté plainte.

Une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Strasbourg, de même qu'une enquête administrative au sein de l'hôpital et une autre auprès de l'Inspection générale des affaires sociales, à la demande de la ministre de la santé. Agnès Buzyn reçoit ce lundi les représentants professionnels et syndicaux des médecins urgentistes, pour évoquer le drame de Strasbourg et améliorer le fonctionnement du Samu. La famille de Naomi Musenga a porté plainte contre les hôpitaux civils de Strasbourg.

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