Les réformes des dernières années ne permettent toujours pas d'éviter le "crédit de trop" pour certains publics, estime la Cour des comptes

Une étude de la ville de Villeurbanne tend à démontrer que les femmes sont discriminées dans l'obtention d'un prêt à la création d'entreprise.

afp.com/JOEL SAGET

Les hommes d'abord. Voilà l'une des conclusions de l'étude conduite par la ville de Villeurbanne au sujet de l'accès au prêt à la création d'entreprise. Ses résultats, soutenus ce jeudi par le Défenseur des droits Jacques Toubon, tendent en effet à démontrer que les femmes et les personnes d'origine étrangère souffrent de discrimination à différentes étapes de la procédure d'obtention dudit crédit.

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"Moins d'informations, moins de conseils"

"Si la relation clientèle est engagée avec l'agence bancaire, le client d'origine étrangère est non-seulement reçu moins longtemps en entretien, mais il obtient moins d'informations, moins de conseils sur la durée du prêt, le montant maximum à emprunter", relaie Jacques Toubon dans un communiqué diffusé ce jeudi. Les résultats du test prouvent aussi que ce type de client n'obtient presque jamais une simulation de crédit, alors que le client supposé sans origine migratoire "dispose de tous les éléments d'informations, de conseils et d'accompagnement".

S'agissant des prêts à la création d'entreprise, les discriminations pèsent surtout sur les femmes. Celles-ci auraient ainsi beaucoup plus de difficultés à obtenir le précieux sésame, quand bien même le projet aurait "fait l'objet d'une étude de faisabilité positive et d'un plan de financement induisant un risque très peu élevé", s'étonne le Défenseur des droits.

Pour parvenir à ces conclusions, 90 tests ont été conduits auprès de 63 agences issues de 12 banques différentes implantées dans Villeurbanne et son agglomération.

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