Oise : la lutte contre les stupéfiants s’intensifie dans les établissements scolaires

Les gendarmes sont intervenus ce lundi matin au lycée Robert-Desnos de Crépy-en-Valois. Six consommateurs de cannabis ont été identifiés par les équipes cynophiles. D’autres interventions similaires sont programmées.

 Crépy-en-Valois, ce lundi. Les gendarmes ont fouillé huit classes du lycée Robert-Desnos dans le cadre d’une opération anti-stupéfiants.
Crépy-en-Valois, ce lundi. Les gendarmes ont fouillé huit classes du lycée Robert-Desnos dans le cadre d’une opération anti-stupéfiants. LP/C.B.

    « On a été surpris », confie un élève du lycée professionnel Robert-Desnos, à Crépy-en-Valois. Ce lundi matin, ses camarades et lui-même ont été évacués de leur classe durant le cours. « On nous a demandé de laisser nos affaires à l'intérieur mais on ne savait pas pourquoi », poursuit l'adolescent. Des gendarmes, appuyés par deux équipes cynophiles, sont en fait intervenus de 9 heures à 10 h 30 dans huit classes de l'établissement pour chercher la trace d'éventuels stupéfiants. L'opération s'est révélée positive. Six consommateurs ont été identifiés et des stupéfiants, en très petite quantité, ont été saisis.

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    DR LP/C.B.

    « Ils m'ont fait la morale, avoue l'un d'eux à demi-mot. Je suis convoqué avec ma mère à la gendarmerie. » Comme lui, les cinq autres consommateurs, tous mineurs, devront s'expliquer à la brigade de Crépy-en-Valois en présence de leur représentant légal. Le parquet décidera d'engager des poursuites pénales à leur encontre ou de formuler un simple rappel à la loi. « Il s'agit plus de prévention que de répression, souligne le chef d'escadron Mickaël Petit, commandant de la compagnie de Senlis. Des jeunes qui commencent par de la résine de cannabis passent aux drogues dures en vieillissant. »

    Cette intervention entre dans le cadre d'une vaste opération menée par la gendarmerie « pour que les lieux scolaires ne soient pas des lieux de trafic », reprend le commandant. Depuis le début de l'année, le collège d'Aramont à Verberie, trois lycées de Senlis et un lycée de Pont-Sainte-Maxence ont été la cible de ces descentes. « Ça a été très apprécié à Verberie, donc on a décidé d'étendre le dispositif et de proposer aux chefs d'établissement d'intervenir », ajoute Mickaël Petit. D'autres interventions sont ainsi déjà prévues.

    « C'est complémentaire de la prévention que l'on peut faire, observe Jean-Michel Bihet, le proviseur du lycée Robert-Desnos. Le discours que l'on tient sur l'aspect sanitaire leur passe au-dessus de la tête. Il y a une banalisation. Avec cette opération, on voulait marquer le coup et leur faire prendre conscience qu'ils sont hors la loi, même en n'étant que de simples consommateurs. En interne, il y aura des sanctions symboliques. »

    « Pour les élèves, ça a été concret et surprenant »

    Les gendarmes ont démarré ces opérations anti-stupéfiants à Verberie, à la demande du principal du collège d'Aramont. « Des rumeurs selon lesquelles des élèves auraient introduit des produits illicites dans l'établissement circulaient, explique Christophe Calendini, le principal. Nous avons donc demandé aux gendarmes d'intervenir. » Plusieurs classes ont été fouillées, en janvier. « Aucun élément de consommation n'a été trouvé, précise le chef d'établissement. Ça a permis de mettre les choses au clair. Depuis, ces rumeurs ont disparu. » Pour lui, cette action « ordonnée » et « cadrée » a un côté préventif. « C'est un complément intéressant. Pour les élèves, ça a été concret et surprenant », note Christophe Calendini.