Depuis le 1
er janvier 2017, le désherbage chimique est interdit dans les espaces publics (et le sera chez les particuliers d’ici quelques mois). Pour éradiquer les mauvaises herbes, il y a donc désormais deux alternatives : une binette et de l’huile de coude ou le recours à une méthode moins fatigante et plus efficace. C’est ce que propose la société Erina, basée à La Boissière. Créée en 2005, cette filiale du groupe Tribord qui emploie trois salariés, commence à faire son trou dans le monde du désherbage écologique. À tel point qu’elle a obtenu de la CCI le marché du port du Bloscon, à Roscoff. Parmi ses clients les plus importants, Erina compte aussi la ville de Morlaix, où elle intervient cinq fois par an, à raison de deux semaines de travail par passage. « On traite les mauvaises herbes dans le bas de la ville, entre le rond-point Charles-de Gaulle et le Pouliet. On fait aussi la rue de Brest », indique Laurent Hémon, responsable technique de la société.
Amidon et noix de coco
Selon ce spécialiste, il suffit de verser de l’eau à 70° pendant trois secondes sur une mauvaise herbe pour la tuer. Mais pour être encore plus efficace, Erina la fait monter à 94° et y ajoute un principe actif naturel à base d’amidon et de noix de coco (le foam), importé d’Angleterre. Ce dernier permet de créer une mousse blanche inodore 100 % biodégradable qui agit comme une couverture thermique une fois appliquée sur la plante. L’isolant permet de conserver la chaleur plus longtemps et donc de gagner en performance.
Ce système néo-zélandais breveté, baptisé Waipuna, et dont Erina est concessionnaire exclusif, est utilisé dans de grandes villes telles que New York ou Berlin. « C’est écologique, efficace et économique. C’est surtout la seule alternative crédible », assure Laurent Hémon. Qui énumère les autres possibilités et leurs limites. La vapeur d’eau ? « Efficace, sauf quand il y a du vent ». Le désherbage thermique, avec flammes directes ? « Bien mais dangereux ; il y a eu des accidents ». L’infrarouge (électrique) ? « Ça se développe mais les grosses machines ont du mal à traiter les recoins ».
Protection de l’eau
Définitivement, Laurent Hémon ne jure que par sa mousse, facile à mettre en œuvre, par tous les temps, sur le bitume, les pavés ou les murs. « Elle permet un taux de désherbage de 95 % dès le premier passage. Et stérilise les graines et les spores, ce qui réduit la repousse », insiste-t-il. Et d’expliquer qu’« il n’y a pas de précautions particulières à prendre pour l’utiliser. C’est inoffensif. On peut marcher dedans sans problème ». Elle est même autorisée en agriculture biologique. C’est dire.
Concrètement, la société dispose d’un camion dans la remorque duquel a été installée une cuve de 1 000 litres d’eau, un injecteur qui permet le mélange avec le principe actif, une chaudière pour monter le tout en température, un tuyau de 30 m et un pistolet pour diffuser. « On consomme un peu d’énergie avec la chaudière mais ça évite d’utiliser des produits phytosanitaires. C’est un choix. Notre credo, c’est la protection de l’eau », assume Laurent Hémon.
Pas de clients privés
Pour l’instant, Erina n’a pas de clients privés. Mais ça pourrait venir. En attendant, elle s’intéresse désormais aux cimetières et aux sites appartenant aux bailleurs sociaux. Entre autres. Pour ce qui est des espaces verts, c’est l’autre filiale du groupe, Proseco, qui s’en charge. « Il ne faut pas utiliser la mousse partout. À nous deux, on propose une offre globale qui va dans le sens de la démarche que l’on promeut : la gestion différenciée », conclut le responsable. Le meilleur exemple : les terrains de la Vierge Noire gérés pour Morlaix Communauté. Certains endroits sont traités, d’autres parcelles sont tondues et sur les dernières, on laisse les herbes pousser. Différenciée et raisonnée, donc.
Contact Erina, tél. 02 98 88 39 00 ou info@erina.fr
